Groupe de travail éolien : une dernière chance pour nous faire entendre ?

Le 26 janvier se tiendra une réunion de ce groupe de travail ministériel auquel participe notre ami Bruno Ladsous pour le compte de TNE-OE et du collectif national Énergie Vérité. À lire le dossier remis pour cette réunion, TNE-OE observe que le ministère est en recul sur tous les sujets traités dans le GT éolien, donnant satisfaction à toutes les demandes de la filière, mais à aucune des demandes du milieu associatif.

Ce que le Président de la République avait demandé : travailler avec les riverains et leurs associations, les préfets et leurs services, sur les conditions d’acceptation de l’éolien terrestre.
Ce que la Ministre a compris : sécuriser l’atteinte des objectifs de son décret PPE.
Ce que ses services ont fait, en laissant croire qu’ils écoutaient les associations :  

  1. Confier aux préfets de Région et aux DREAL, plus éloignés des riverains que les préfets de départements, le soin d’établir une cartographie des enjeux.
  2. Obliger l’Etat Major de l’armée de l’Air à réduire ses exigences de sécurité aérienne (radars et balises de radionavigation), afin d’envahir de nouveaux territoires : ex-Aquitaine, régions alpines, Corse, Perche, Val de Loire, Alsace.
  3. Repousser à plus tard l’engagement prioritaire du Président : limiter la densité éolienne dans les régions déjà saturées.
  4. Oublier les deux objectifs concrets qui seraient seuls à la base d’une possible acceptation des citoyens : protéger le cadre de vie des riverains et protéger la biodiversité.

Nous considérons pour notre part que la biodiversité et l’environnement ne doivent pas être la variable d’ajustement de la politique industrielle de l’énergie. Les objectifs de celle-ci doivent leur être subordonnés, et non l‘inverse. Pour rappel : voici les principales demandes présentées par les associations.

Trop c’est trop : à écouter seulement des opérateurs qui ne brillent que par le niveau des subventions dont contre toute logique ils continuent de bénéficier, le ministère prend le risque immense de se couper, une fois de plus, des citoyens.

Il faut au passage relever que la ministre a repris dans le dossier des informations fausses provenant de la filière, à croire que les services du ministère n’ont aucune base de données.

Ainsi de deux INFOX remarquables, parmi de nombreuses autres :

Ces 15 Mt CO² ont en réalité été évitées sur la partie non électrique du mix énergétique. Sur le mix électrique il a été évité à peine 1 Mt, non pas grâce à l’éolien (substitué à un nucléaire moins carboné) mais grâce à la diminution des thermiques fossiles, essentiellement le charbon.

Sans la priorité d’accès au réseau dont bénéficie l’éolien, la France aurait économisé 72 kT de CO² supplémentaires

2020 n’était pas achevé lors du conseil de défense écologique du 8 décembre : 8,7% était donc tout au plus une projection. L’estimation la plus probable est 7,8%.

4 réflexions au sujet de “Groupe de travail éolien : une dernière chance pour nous faire entendre ?”

  1. Comme d’habitude avec E. Macron et ses ministres, des promesses, des “engagements” jamais tenus ou contournés. Il n’y a plus rien à attendre de ce gouvernement et de ce Président. Seule la mobilisation des citoyens peut faire évoluer le cours des choses.

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    • Nous retirerons les enseignements, quoi qu’il arrive, de cette réunion, voici à peu près comment je vois les choses :
      . soit le ministère comprend qu’il est en dernière chance de maintenir un fil de dialogue avec nos collectifs (+ une fédération relevant de la protection du patrimoine et de l’environnement qui participe aussi au GT). Alors il faudra qu’il nourrisse pour de vrai ce dialogue : pas difficile, nos demandes sont là, et il faudra choisir les plus significatives.
      . soit il fait le choix de continuer à aligner milliards et procédures pour bétonner d’éolien et de PV au sol nos campagnes. Alors nos associations, étant arrivées aux limites de leur volonté profonde de dialogue, les traîneront où il faut pour écocide et pour mise en danger de la santé d’autrui. Les deux.
      Le responsable habitant le Palais est censé avoir l’intelligence de situation lui permettant de donner les instructions idoines au ministère.

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  2. LE président assure la com’ et les joujous nécessaires pour sourire aux électrices et aux électeurs,
    ses ministres et leurs services exécutent ses ordres,
    ordres qui ont été préparés avec les lobbies sur lesquels repose sa carrière,
    …. simple non?
    Ce qui ”préside” ? on peut sans difficulté observer que c’est le profit immédiat, privé, assorti de l’idéologie qui se profile: transition transhumaniste, avec son élite toute puissante d’humains plus ou moins augmentés , protégée par les lois, les polices, les technologies et La Peur.
    Heureusement il y a encore beaucoup de personnes qui font entendre leurs voix, ce qui est d’ailleurs le sens même de ce mot.
    Merci à vous!

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    • Le titulaire du palais devrait mesurer combien, pour son échéance de 2022, il est nécessaire de réconcilier la ville et la campagne.
      Son “en même temps” (ce qu’il a dit à Pau le 14 janvier 2020 d’un côté, le décret PPE puis les décisions cyniques du 8 déc. 2020 de l’autre) n’est pas une position normale de président : il doit choisir, en connaissance de cause que l’éolien ne réduit pas les émissions de CO² et ne fait pas partie des instruments efficaces de lutte contre le dérèglement climatique.
      Tout simplement, il doit faire le choix de servir le bien commun.

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