Dans quel sens tourne le vent ? Échos de presse

Le gouvernement y tient…

  • Il veut alléger les formalités administratives pour les projets d’énergie renouvelable, réduire l’influence et le poids des associations et la place des débats démocratiques…
  • Diminuer les exigences environnementales, au détriment de la préservation de la biodiversité, de l’artificialisation des sols
  • Soudoyer les futurs riverains … une reconnaissance implicite des nuisances que nous dénonçons,
  • Au nom d’un intérêt public majeur (qui est surtout celui des promoteurs) il veut engager une vraie libéralisation du secteur des EnR.

Comme l’écrit le le Journal du Dimanche : le gouvernement prévoit une loi d’exception, conduisant à une libéralisation du secteur et une simplification de ses procédures. Voici ce qu’il y aura dans le plan bientôt dévoilé d’Élisabeth Borne sur les énergies renouvelables 

Mais les associations et les collectifs sont vigilants, et l’adoption d’un “plan d’urgence temporaire” ne nous découragera pas ! Sud Ouest estime que ce plan « d’urgence » risque de faire des vagues.  Énergies renouvelables : le plan du gouvernement pour doubler la production française 

Bien sûr, les promoteurs n’en ont jamais assez, leur porte-voix Révolution Énergétique, se plaint que l’éolien terrestre ne soit pas traité avec autant de faveurs que l’éolien maritime ou le photovoltaïque. Pourquoi l’État veut freiner sur l’éolien terrestre ? 

Cette fois-ci, “pas de « grand débat », pas de « consultation citoyenne » : l’inefficacité des outils de la démocratie participative est-elle désormais trop criante pour qu’ils figurent encore parmi les mesures cosmétiques permettant de poursuivre une politique industrielle en apaisant les conflits qu’elle génère ?” Comme l’écrit Métropolitiques, dans un article de janvier 2022. Éoliennes, la transition sans débat 

Nous sommes prévenus, la rentrée sera agitée… préparons-nous à de nouvelles batailles, battons le rappel de nos alliés pour défendre la biodiversité et l’attractivité de nos territoires… unissons nos forces à tous ceux qui se battent pour une véritable démocratie citoyenne, pour renouveler nos façons de consommer, de produire, de travailler, de vivre ensemble et, ainsi, répondre aux grands enjeux actuels.

4 réflexions au sujet de “Dans quel sens tourne le vent ? Échos de presse”

  1. Bonjour,
    ce que prévoit le gouvernement n’est qu’une transposition, à peine anticipée, du projet de directive du Parlement européen et du Conseil [COM(2022)222], qui demande que les projets de production d’énergie à partir de sources renouvelables soient considérés par les Etats comme relevant “de l’intérêt public supérieur et de l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques lors de la mise en balance des intérêts juridiques…”. Qui, dans ces conditions, aura encore une chance d’empêcher l’installation d’une usine d’éoliennes en faisant appel à une justice confrontée à “l’intérêt public supérieur…” ? On est dans la continuité parfaite du porté à connaissance pour la mise en œuvre de l’Instruction du Gouvernement du 26 mai 2021 relative à la planification territoriale et l’instruction des projets éoliens”, ou encore circulaire Pompili, avec la mise en place d’une cartographie des zones favorables à l’éolien. Les instances européennes demandent en substance d’établir ces zones et de dispenser de toute enquête publique les projets dans ces zones favorables ; en cas de doute, après avoir motivé leur décision, les autorités peuvent soumettre un projet à une évaluation environnementale, qui devra être réalisée dans les six mois ! Quand on sait que l’impact d’un projet sur la faune ne peut être vraiment mesuré qu’au terme d’un minimum d’un an d’observations et de mesures… Précision : les projets en dehors des zones favorables ne sont pas interdits, loin de là, “compte tenu de la nécessité d’accélérer le déploiement des sources d’énergie renouvelables”. Quant à la procédure d’octroi de permis dans les zones propices, le délai est réduit à un an au maximum pour les nouveaux projets, six mois maximum pour le rééquipement d’installations existantes (repowering). En dehors des zones favorables, respectivement deux ans et un an.
    On le voit, le gouvernement reste fidèle à la perspective tracée par l’Union européenne (voir à ce propos la recommandation RePower EU). Le plus étonnant, c’est que l’UE affirme à la fois qu’il faut se libérer de la dépendance aux énergies fossiles, le gaz en tête (conflit en Ukraine…), et qu’il faut développer comme jamais les sources d’énergies renouvelables (quel qu’en soit le prix environnemental, voir page 17 du projet de directive à ce propos). Or chacun sait aujourd’hui que l’intermittence des sources éoliennes et solaires ne peut être compensée qu’avec les centrales à gaz (ou à charbon).
    Nous sommes gouvernés par de puissants intérêts privés, imperméables à la cause publique, et accessoirement à la logique.

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  2. Oui, la logique “européenne” est la même depuis un moment, il y a maintenant au niveau français une tentative d’accélérer. L’intérêt public majeur est le masque des intérêts privés, la biodiversité, la qualité de vie des populations rurales en seront les premières victimes

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  3. Une loi d’exception révèle toujours l’imprévoyance et l’inconséquence de nos dirigeants. On dirait qu’ils ne voient jamais rien venir et on sait bien qu’ils cèdent au 1er lobby venu. L’angoisse de la pénurie énergétique pousse au crime écologique, à des aberrations économiques et au mécontentement social… (opinion personnelle que je crois assez largement partagée)
    1. La loi sur la reconquête de la biodiversité risque d’être mise en cause frontalement : l’article 6 de ce texte reconnaîtrait par principe aux installations renouvelables « un intérêt public majeur », permettant de déroger à la protection d’espèces protégées et ainsi de « réduire le nombre de contentieux, qui sont sources de retards et difficultés pour les projets », précise l’exposé des motifs (nous avons en région la preuve que la plupart des retards aux installations sont dus à des problèmes de financement ou techniques : des années pour réaliser accès et desserte d’installations éloignées des postes sources, etc.). Ne doit-on pas craindre qu’il s’agisse d’une loi bâillon pour faire taire les APNE ?

    2. Après guerre (qui se souvient du CNR ?) les pouvoirs publics avaient estimé que l’électricité est un bien de première nécessité et que chacun doit y accéder avec un tarif unique, qu’il vive en ville à côté d’une centrale ou dans un village reculé de campagne, selon un principe de solidarité et d’unité nationale. L’accélération néolibérale du marché des EnR cherche à se faire accepter des riverains. Ainsi, l’avant-dernier article du projet de cette “loi accélération” prévoit d’octroyer un tarif réduit de l’électricité aux voisins de centrales solaires ou de parcs éoliens. « Cet article vient ainsi créer une modalité de partage territorial de la valeur des renouvelables avec les ménages résidents via leur facture d’électricité », indique l’exposé des motifs. Où sont les principes républicains ? Qui a imaginé un “communautarisme/séparatisme énergétique”?

    Qui alertera nos députés? Qui formera des recours contre ce texte en projet ? Il y aura matière semble-t-il …

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  4. Les allemands ont refusé le nucléaire. Ils ont choisi pour produire leur énergie électrique des sources intermittentes et aléatoires et donc fatalement associées au charbon et au gaz. Ils découvrent aujourd’hui leur dépendance à la Russie et rouvrent des centrales au charbon. Leur électricité est chère pour le consommateur et leur industrie, elle est de plus en plus carbonée et de moins en moins assurée.
    Ils ne peuvent tolérer que la France dispose d’une énergie électrique compétitive, pilotable, peu carbonée et plus indépendante.
    Comme nous ne tenons pas nos comptes et que nous sommes très endettés nous devenons leurs obligés. Ils nous imposent cette politique énergétique tournée vers les énergies intermittentes et aléatoires pour nous vendre leurs matériels et nous empêcher de produire un KWH bon marché, disponible, et très peu carboné qui serait un atout pour notre industrie.
    Nos représentants politiques, « coincés », dociles, se soumettent avec la complicité des « idiots utiles » que sont certains écologistes. Tout le reste en découle. Simulacres, propagande, petits combats à la périphérie….Et beaucoup d’argent en jeu pour rendre la chose acceptable ou pour l’imposer.
    Si notre problème c’est le dérèglement climatique rien ne peut justifier cette politique !
    Non à tout : éolien terrestre, en mer, et photovoltaïque. Retrouvons notre indépendance, notre souveraineté, et notre raison.

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