Une consultation du public est organisée selon les dispositions des articles R181-35 et L123-19 du code de l’environnement sur la demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées déposée par EDF Renouvelables France dans le cadre de la procédure de régularisation de l’autorisation d’exploiter du parc éolien dénommé « LOU PAOU II » délivrée le 17 novembre 2016 et suite à l’arrêt de la Cour administrative d’appel de Marseille du 19 novembre 2021.
Ce parc éolien est projeté sur la commune de Monts de Randon (Lozère) sur le territoire de l’ancienne commune de Servières.
Cette consultation publique s’achève mercredi soir prochain, 12 juillet.
Beaucoup de raison sont invoquées pour demander au préfet de Lozère de ne pas accorder cette autorisation. Impossible de toutes les aborder. Une contribution permet de faire un choix. Tout d’abord sur le principe même : refuser la demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées parait tellement évident qu’il ne doit pas y avoir de dérogation à détruire les espèces protégées sinon à quoi bon protéger ces espèces, à quoi servent tous ces documents ? À quoi servent les avis des agences concernées, Conseil national de protection de la nature (CNPN) ou Missions régionales d’autorité environnementale (MRAe)
Notre contributrice écrit « Je pourrai évoquer plusieurs espèces au vu du dossier, je m’en tiendrais à une seule : le milan royal. Et pour cause. Ce rapace est en effet une espèce protégée tant à l’échelon national, européen que mondial comme vous devez le savoir. »
Présent uniquement dans une partie de l’Europe, le milan royal est un rapace protégé. La Lozère est l’un des départements où ils ont élu domicile depuis une vingtaine d’années. Leur nombre est relativement stable : entre 130 à 140 individus répartis sur deux à trois dortoirs.
Jean-Luc Bigorne, membre de la LPO Lozère
« C’est un rapace qui a besoin d’espaces ouverts pour pouvoir chasser. Egalement d’arbres dans des boisements de différentes tailles pour pouvoir construire son nid et nicher. Ça lui permet aussi de trouver des ressources alimentaires qui, en Lozère, sont extrêmement variées. Il se nourrit principalement de petits rongeurs, rats taupiers autres campagnols, mais il est aussi insectivore. C’est aussi un charognard opportuniste. Il peut aussi manger des invertébrés comme des lombrics. C’est un auxiliaire des agriculteurs puisqu’il peut manger en moyenne trois/quatre campagnols terrestres par jour. »
Pour le parc de Champcate à quelques kilomètres, la Cour administrative d’appel de Toulouse le 19 janvier 2023 avait expliqué que la protection de l’espèce du milan royal, à raison du risque de disparition qu’il encourt au sein du territoire du département de la Lozère, doit être prise en compte au titre de la préservation des milieux caractéristique du patrimoine naturel montagnard au sens de l’article L. 122-9 précité du code de l’urbanisme…
De plus, si le projet n’a pas d’effet barrière sur les flux migratoires, il entraîne toutefois un risque de surmortalité du milan royal par collision. Cet oiseau est l’un des rapaces les plus sensibles au risque de collision avec les éoliennes et ce risque constitue une réelle menace pour la conservation du milan royal dont l’espèce figure sur la liste rouge mondiale de l’union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) comme espèce quasi-menacée.
Pour toutes ces raisons, et bien d’autres, en défendant le milan royal on défend un territoire de montagne menacé, un cadre de vie et de travail. Sa disparition serait donc une perte pour toutes et tous.
Pour participer à la consultation, c’est urgent ! Vous pouvez adresser vos observations :
– en envoyant un courriel à l’adresse pref-icpe@lozere.gouv.fr
– en envoyant un courrier à la préfecture – consultation – parc éolien Lou Paou II – 3 rue du Fb Montbel 48005 Mende.