Les appels d’offre pour les projets d’éolien flottant en Méditerranée doivent être différés !

Parce que les conditions de publication des appels d’offre concernant l’éolien flottant en Méditerranée ne nous semblent pas convenables, Jean Blin et Bruno Ladsous, au nom du collectif TNE-Occitanie Environnement, ont écrit à la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie). (Voir ici en PDF)

Parmi les missions, précisées dans le Code de l’énergie, de la Commission de Régulation de l’Energie, autorité indépendante chargée de garantir le bon fonctionnement des marchés français de l’énergie au bénéfice du consommateur, figure la mise en oeuvre de certains dispositifs de soutien aux énergies renouvelables en instruisant des appels d’offre.

Or nous avons le sentiment que les appels d’offres visés par la décision de la ministre de la transition écologique du 17 mars 2022 publiée au JORF du 20 mars 2022 concernant l’éolien flottant en Méditerranée devraient être différés, en ce que leur mise en œuvre dans le contexte précis ne répondrait pas aux principes d’indépendance (vis à vis des industriels et de l’administration), de transparence (des procédures et des décisions) et d’impartialité de cette instance.

Nous attirons également l’attention de la Commission sur l’équation économique inappropriée de ce projet, le rapport de la CPDP/CNDP, qui mènent le débat public, exprime son étonnement par les mots suivants : « Le coût du projet lui-même a été peu abordé par les porteurs de projet ». 

Notre collectif associatif a relevé tout au long du débat public que le facteur de charge moyen annoncé par le maître d’ouvrage du projet, à savoir 50%, est strictement impossible en mer Méditerranée. Et faute d’un retour clair et documenté, TNE Occitanie Environnement a officiellement demandé au maître d’ouvrage de prouver son affirmation.

Aucune réponse n’a été apportée, formellement. Il apparaît ainsi que l’intérêt économique du projet a été volontairement surestimé. Dès lors qui va payer tout ça, sinon le consommateur ? Nous en revenons ainsi à un des objectifs permanents de la CRE, VEILLER à ce que les consommateurs obtiennent le meilleur service et paient le juste prix, un objectif qui en l’espèce ne sera pas atteint. 

De plus, sur le plan environnemental nous n’avons aucune assurance raisonnable que l’environnement sera protégé, contrairement à ce qu’affirme le ministère sans jamais le prouver. 

Ajoutons qu’aucune solution alternative plus favorable aux consommateurs n’a été présentée, ce qui est contraire aux directives européennes. Des alternatives pouvaient être présentées : 

  • Certaines solutions terrestres, donc sans impact sur un environnement marin mal connu, par surcroît plus nettement décarbonées comme le démontre un bilan carbone spécifiquement « éolien flottant » établi à la demande du public par la CPDP. 
  • Un renforcement des solutions en circuit court, ne nécessitant par conséquent aucuns raccordements, des raccordements au prix élevé et aux externalités environnementales fortes résultant de leur multiplication. 

Tout converge donc vers cette idée simple : les appels d’offres visés par la décision de la ministre de la transition écologique du 17 mars 2022 publiée au JORF du 20 mars 2022 concernant l’éolien flottant en Méditerranée doivent être différés. 

2 réflexions au sujet de “Les appels d’offre pour les projets d’éolien flottant en Méditerranée doivent être différés !”

  1. Bonne stratégie : utiliser les prérogatives de la CRE qui, si elle les utilise à bon escient, ne pourra pas être taxée d’opposants à tout (et en particulier NIMBY). Mais encore faudrait-il pour cela un président qui soit un tantinet énergéticien comme l’étaient ses prédécesseurs Syrota et La Doucette, or maintenant nous avons un ENArque qui a fait de la préfectorale c’est à dire de l’obéissance à l’Etat central… Je croise donc les doigts pour qu’il soutienne le droit plutôt que la ministre !

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