Le collectif régional TNE-OE avait soutenu et relayé à la marche pour le soulèvement de nos territoires. Plusieurs d’entre nous ont marché avec l’AMASSADA et envoient un compte rendu et des photos… Mobilisation réussie le 22 septembre qui renforce la prise de conscience de pans de plus en plus larges de la population.
Quatre à cinq cents personnes à Saint Affrique (Aveyron) le samedi 22 septembre à l’appel de l’Amassada pour continuer à dire non au méga tranformateur de RTE, mais aussi pour porter la voix de la ruralité abandonnée et vouée à accueillir les zones industrielles de production d’énergie pour les métropoles ou les parcs de loisirs pour les citadins. L’appel a été reçu largement sur la région : on comptait des délégations venues du Gard, de l’Hérault, des Pyrénées Orientales et du Tarn.
Une grande première dans cette manifestation qui ouvre des perspectives de débats et de convergences : la présence de syndicats de salarié.e.s et d’agriculteurs.
Après un rappel de la situation à St Victor et Melvieu, départ du défilé de l’hôpital de St Affrique, l’occasion d’entendre un salarié exposer la paupérisation et l’abandon programmée de ce service public : « on nous annonce depuis des années la suppression du bloc chirurgical et de la maternité au nom de notre sécurité ; par contre, c’est au nom du progrès qu’il nous faudrait accepter le méga transfo et les éoliennes ! »
Deuxième étape devant une école pour entendre le récit de la lutte des professeurs et des parents d’élèves pour le maintien d’un poste d’enseignant, mais aussi les menaces de fermetures d’établissements scolaires dans les villages environnants : là aussi, un appel à la solidarité a été lancé pour empêcher la désertification de nos territoires.
Après un tour de ville très encadré par les gendarmes et un hélicoptère, arrivée sur l’esplanade où se tient une partie du marché.
Une intervention de la Confédération Paysanne de l’Aveyron rappelle que les terres vouées aux éoliennes industrielles sont autant de terres mortes et de production agricole en moins. Un communiqué de presse rappelait sa position.
Pique-nique à Crassous, un des chantiers industriels en cours de parc éolien, pour une intervention du collectif régional TNE-OE qui a expliqué les raisons de sa solidarité avec l’Amassada.
Le constat est toujours le même : pistes élargies, arbres arrachés, piscine de béton… Chantier sous haute surveillance puisque 2 vigiles (d’une société privée) étaient sur place à l’entrée de la piste qui y mène. Sur le chantier même : caméras de surveillance, alarme sonore dès que l’on s’approche des grillages. L’appareil qui balance les sons d’alarme s’appelle “mirador” !!
Un panneau prévient les visiteurs que les vigiles sont accompagnés de chiens. La petite phrase inscrite tout en bas du panneau rappelle la loi : être vigile, accompagné d’un chien dans le cadre d’une entreprise privée, ne donne aucun droit à ces vigiles.
Puis,assemblée et débats sur le plateau de St Victor et Melvieu (Nous mettrons en ligne le compte rendu de l’Amassada).
Cette approche globale du contexte de la lutte et de ses interactions avec le combat des salariés des services publics et des agriculteurs a donné du souffle à cette manifestation. Elle nous permet aussi de penser à l’élargissement de notre base de sympathisants et peut nous aider à mieux comprendre les enjeux de notre propre mobilisation.
Dans cette démarche, population, PME, commerçants, agriculteurs… peuvent enfin comprendre notre lutte en prenant conscience que tout est lié : l’abandon des services publics, la désertification des territoires et l’accaparement de ceux-ci par les promoteurs. Et, malheureusement, ceci est confirmé par les mots d’un industriel dans un article de la presse régionale, qui s’en félicite : ” la région Occitanie a tout compris en pensant la production d’énergie dans les campagnes pour la consommation des villes”.
La presse aveyronnaise a donné un certain écho à cette initiative dans ses éditions du 23 septembre et du 24 septembre, avec un dessin en une.
Mais aussi, une vidéo extrêmement précise et complète par le collectif LsLf (Le Son et la Forme) et en particulier entre 20′ et 38′ le point de vue de nos amis du collectif Le Vent Tourne 66.
Relier la question de l’industrie éolienne avec celle de l’abandon programmé de la ruralité, c’est vraiment mettre le doigt sur la plaie de notre société néolibéralisée : quelle perspective ? concentration des consommateurs dans les zones urbaines où seront offerts tous les services et transformer les espaces ruraux en zones d’approvisionnement sous la coupe de l’agro-industrie, de l’industrie de l’énergie, etc… L’Amassada a réussi à nous faire prendre conscience de cette outrageante réalité. La réflexion et l’action (sous diverses formes !) doivent dépasser les questions spécifiques (telles que pesticides, éolien industriel ou aménagements destructeurs…) mais prendre une dimension globale. Ce n’est ni simple ni facile. Mais ça avance ! Courage !