Le « tiers investissement » : comment vendre les biens communs aux intérêts privés !

Deux associations CALELH (81) et Vent Mauvais (11) nous alertent sur les choix de la Région Occitanie en matière d’investissement énergétique.

CALELH a reçu copie d’une superbe délibération du Parc naturel régional des Grands Causses : Délibération PNRGC n° 2018-061du Comité syndical du 30 novembre 2018 : Candidature à l’appel à projet  « Énergies renouvelables coopératives et citoyennes en région Occitanie ».

Vent Mauvais, de son côté nous adresse la copie d’un courrier adressé à la Communauté des Communes de la Montagne Noire, déclarée lauréate de l’appel à projet «énergies renouvelables » de la région Occitanie. (voir l’article de l’Indépendant). Voici un exemple supplémentaire du prétendu investissement participatif décliné sous toutes ses formes.  C’est clairement de la part de la région une volonté politique clairement affichée de privilégier ce type d’instrument au mépris des associations et des populations et une mise en œuvre concertée avec les élus communautaires.

Ouvrons vite les yeux, ne les détournons plus de l’inexorable tsunami  néolibéral, au cœur même de nos collectivités territoriales. Pour un projet de photovoltaïque sur les toitures des bâtiments publics, « les collectivités du territoire voulant participer à cette action ont eu le choix entre deux modèles : l’investissement en régie  et le tiers-investissement ». Un vote unanime s’est porté sur la seule option défendue : le « tiers investissement » : confier  tout ou partie de la charge financière d’une opération à un investisseur qui attendra le retour sur investissement pour se rembourser, avec une marge bénéficiaire. Chères dividendes !

Cherchez l’opérateur : OPTAREL, filiale de VALOREM va « ouvrir le capital de la société au territoire », « mobiliser du capital à travers la coopérative citoyenne des Grands Causses », « mettre en place un «véhicule» d’investissement citoyen ». Tout est dit, et clairement dit. Ce qui n’est pas mentionné, c’est que Valorem n’est peut-être plus tout à fait la société « familiale, régionale et citoyenne » (et proche d’EELV), telle qu’elle se présentait encore récemment. Elle est entrée dans le portefeuille de la société d’investissement britannique 3i (domiciliée à Jersey) qui détient plus du quart de son capital. Admirable fluidité des capitaux !

Finies les bonnes vieilles régies municipales ou intercommunales ? Entre la privatisation totale et les subtils et séduisants montages de « tiers investissement », nous nous enfonçons résolument, sinon joyeusement, dans l’appropriation néolibérale des biens communs : eau, énergie, vivant…

Vous avez-dit « Grand débat » ?

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