C’est certainement pour cela que nous pouvons constater aujourd’hui un phénomène étrange. A mesure que les espèces disparaissent les Tartuffe occupent l’espace. De plus en plus nombreux, de plus en plus arrogants.
Ainsi la secrétaire d’Etat à la transition écologique souhaite fluidifier et faciliter les procédures pour autoriser le massacre des espèces protégées. Pour cela elle veut, par décret, priver en grande partie le Conseil national de protection de la nature de son droit de regard sur les demandes de dérogation à leur protection.
Il fut un temps où les titulaires de ce poste disaient se battre contre les injonctions de Bercy pour défendre l’environnement et au bout d’un délai plus ou moins long, démissionnaient devant l’inanité de leurs efforts.
Aujourd’hui le ministère devance les attentes de Bercy au nom d’une transition écologique dont on comprend qu’elle n’est, comme le développement durable, que le dernier faux nez du business as usual.
En effet, cette transition écologique ne vise à respecter qu’un seul environnement : celui des entreprises.
Et l’histoire ne s’arrête pas là, prouvant si c’était nécessaire l’hypocrisie gouvernementale, car l’Autorité environnementale est aussi visée !
Entre temps le décret Lecornu aura privé les associations de protection de l’environnement et du patrimoine du premier échelon gracieux de recours contre un projet industriel susceptible de massacrer la biodiversité.
Bref, pour paraphraser Tartuffe leur célèbre ancêtre :
« Couvrez ce piaf que je ne saurais voir.
Il ne peut obérer notre compétitivité
et cela donne envie de bien l’exterminer »
Lundi 13 mai 2019 – Le collectif régional TNE-Occitanie Environnement