Soyons justes, Madame Borne n’est pas la seul à répandre ces informations fausses : mais elle est ministre et il n’est pas convenable qu’elle informe aussi mal nos concitoyens lorsqu’elle affirme trois choses :
– l’éolien participe à la relance,
– l’éolien est décarboné,
– l’éolien ne pèse pas sur le budget.
(1) L’éolien participe à la relance ?
Non, et nous voyons sur le terrain que l’éolien et le PV contribuent peu à l’emploi de travailleurs français permanents.
La France a raté le coche au plan industriel, et en-dehors d’emplois en phase amont des projets dans des bureaux d’études (études d’impact) et, en phase d’exploitation, de quelques emplois de maintenance (au mieux 1 ETP pour 50 éoliennes) et de gestion (au mieux 1 ETP pour 80 éoliennes), il est clair que les principaux emplois sont ceux des chantiers dévastateurs de construction, et donc temporaires.
Il apparaît ainsi qu’en aucun cas l’éolien n’est en mesure de participer à la relance.
(2) L’éolien est décarboné ?
À gauche : pour la production d’électricité,
À droite pour la production d’énergie non électrique (chauffage…)
Concernant l’éolien, il faut pour être complètement rigoureux ajouter à ce CO² qu’il émet directement pendant sa production le CO² auquel il contribue lorsqu’il ne produit rien, du fait de son intermittence (mise en route de turbines à gaz fossiles), et là c’est beaucoup de CO² (418 g/ kWh).
Non ce n’est pas décarboné car, se substituant à du nucléaire déjà décarboné, l’éolien nécessite des capacitaires de substitution carbonés. Ce que l’on a fortement mesuré en Allemagne.
- France 2018 : électricité 0,3 T de CO² par habitant
- Allemagne 2018 : électricité 3,1 T de CO² par habitant, soitdix fois plus qu’en France.
(3) L’éolien ne pèse pas sur le budget ?
– Si, puisqu’il existe un CAS Transition énergétique (compte d’affectation spécial) suivi par le parlement et surveillé par la Cour des Comptes : c’est donc du quasi-budget.
– De plus l’éolien pèse sur le système économique dans sa globalité car c’est tellement cher à l’investissement (sources Ademe, compter 35 m€ pour 7 machines de 2,3 MW, y compris les raccordements) qu’il en résulte un effet d’éviction, en raison du modèle économique de l’éolien qui fait financer plus de 95% des coûts d’investissements par le système bancaire, ce qui empêche ce dernier de contribuer au financement des priorités de la France : santé publique, relance économique …
Cet effet d’éviction existait déjà avant la crise, la France étant déjà endettée à 100% : il est à l’évidence fortement renforcé dans le contexte d’endettement nouveau de ces dernières semaines.