Une aberration ….

Le Canard Enchaîné, sous la plume de Jean-Luc Porquet, publie un article au vitriol sur l’absurdité de la stratégie de la voiture électrique engagée par la France. Emmanuel Forichon nous livre ses propres commentaires…

En ligne de mire, la voiture électrique censée être la solution d’avenir pour sauver la planète en danger. On ne cesse de nous rabâcher que la voiture électrique, c’est la solution d’avenir et surtout la seule voie pour sauver la planète. La sauver de quoi ? On ne sait pas trop, mais il faut la sauver, nous serine-t-on !

À cette fin, la France s’est engouffrée tête baissée dans le tout électrique mais sans aucun discernement. Partant, nos gouvernants ont enjoint les constructeurs automobiles de tout miser sur l’électrique. Soit ! Mais qu’est-ce que cela signifie ?

D’abord, l’installation de multiples bornes de recharge le long de nos routes, car les véhicules les plus performants à l’heure actuelle, ne peuvent prétendre à une autonomie supérieure à 500 km. Et encore sans faire usage des phares, du chauffage, des essuie-glaces, du dégivrage ou de la climatisation…

Ensuite, cela implique la conception de batteries capables de stocker cette énergie. Et là, il faut s’attarder un instant. À l’heure actuelle, les batteries équipant les véhicules sont très lourdes, très coûteuses et bourrées de métaux rares. Dans celle de la Tesla Model S par exemple, la plus performante du marché, on ne trouve pas moins de 16 kg de nickel. Or le nickel est plutôt rare sur notre terre. Ce qui fait dire au patron de Tesla France que « le goulet d’étranglement de la transition énergétique se fera sur le nickel »

Il sait parfaitement que le nickel est très difficile à trouver. Il faut aller le chercher en Indonésie ou en Nouvelle Calédonie et son extraction est une vraie galère car on ne le trouve jamais à l’état pur. Dans les minerais, il n’existe qu’en très faible proportion. Par conséquent, il faut creuser et creuser encore, broyer, cribler, hydrocycloner pour un résultat tout juste à la hauteur des besoins. Or tout cela entraîne de colossales montagnes de résidus que l’on déverse la plupart du temps dans la mer ! Mais qu’importe la biodiversité pour les Khmers verts qui ne jurent que par la « mobilité verte », laquelle n’a pas de prix pour eux.

Il n’y a pas que le nickel en jeu, il y a aussi le lithium.Il en faut 15 kg par batterie (toujours pour la Tesla Model S). Celui-ci provient des hauts plateaux des Andes. Pour l’extraire, on pompe sous les salars (lacs salés asséchés) ce qui entraîne une migration de l’eau douce vers les profondeurs. Une catastrophe écologique selon les autochtones qui souffrent déjà du manque d’eau.

Et puis, il y a le cobalt : 10 kg par batterie qu’on va chercher au Congo. Et là, on touche au travail des enfants qui creusent à mains nues dans des mines artisanales pour seulement 2 dollars par jour (Les Échos du 23/09/2020). Ça gêne un peu aux entournures nos constructeurs qui, néanmoins, veulent à tout prix rattraper la Chine, déjà championne du monde dans ce secteur. Alors, le travail des enfants, ça reste un détail.

Pour couronner le tout, les batteries étant terriblement lourdes (1/4 du poids de la Tesla Model S), il faut alléger au maximum le véhicule. On fait donc des carrosseries en aluminium dont l’extraction génère ces terribles boues rouges, déchets insolubles issus du traitement de l’alumine avec de la soude et qui sont composées de plusieurs métaux lourds tels que l’arsenic, le fer, le mercure, la silice et le titane, que l’on déverse aussi dans la mer au mépris des questions d’environnement, comme à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône.

Voilà ce qu’est le développement « durable » selon nos écologistes. Un dogme qui ne laisse aucune place à la raison..!!

1 réflexion au sujet de « Une aberration …. »

  1. Comme indiqué: « nos gouvernants ont enjoint les constructeurs automobiles de tout miser sur l’électrique » Quels sont « les Khmers verts » qui le soutiennent ?

    Il n ‘y a pas que le Canard Enchainé : voir le n° du 28 mai de l’hebdomadaire Marianne : »voitures électriques.Une batterie d’arguments contestables ».

    Mais quelle alternative ? La voiture à Hydrogène, à moteur classique à explosion! Pour l’hydrogène Biophile indique sur un commentaire à l’article paru le 30-07-21 dans « Révolution Énergétique » intitulé : « France : Faudrait-il instaurer un moratoire sur les énergies renouvelables ? :

    « Oui : une vue stratégique, et pas seulement tactique concernant les énergies !
    De plus pourquoi se restreindre pour les renouvelables à celles provenant du soleil ,(évidemment plus visibles…) et pas ou peu à celle de la terre , notamment la géothermie et … l’hydrogène ? Justement pour ce dernier, il n’y a pas que l’hydrogène vert »: en attendant qu’il soit mature, on peut d’ores et déjà produire de l’hydrogène « bleu », pas seulement par « CSC », mais par piégeage du CO2 émis lors du vaporeformage (voir le site sepra81), avec production de différents produits de valeur, (par exemple du bicarbonate de potassium en tant qu’engrais chimique), ce qui abaisse encore le coût du procédé (déjà le plus faible et assurant ~95 % de la production mondiale d’hydrogène). Avec ceci, on assure « la transition » la plus rapide pour absorber l’excès planétaire de CO2 : plutôt que de bruler le méthane , le convertir en Hydrogène ( et, de là, sans doute passer à l’ammoniac d’utilisation plus facile). On peut dire la même chose avec le charbon via le syngaz. »
    On peut faire remarquer aussi qu’ avec la voiture électrique c’est ~100 000 emplois qui seront perdus.

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