Dans l’Aude, les dégâts de la loi d’accélération

Un exemple grandeur nature de l’aberration de la loi d’accélération des énergies renouvelable

Depuis le 1er juillet 2023, les communes audoises devaient délibérer en conseil municipal sur les zones d’accélération pour l’implantation d’installations terrestres de production d’énergies renouvelables (EnR). Des zones voulues par la loi “accélération de la production d’énergies renouvelables” (APER), adoptée en mars 2023. (voir article de l’Indépendant)

A l’arrivée, un arrêté préfectoral daté du 15 avril 2024, avec une cartographie et cinq pages d’annexe listant les 263 zones d’accélération pour les 72 communes (sur 433 !) qui se sont prêtées au jeu, avec 114 millions de m? recensés, soit plus de 10 000ha.

Le comité régional disposera des cartographies de chacun des 13 départements d’Occitanie. Si c’est suffisant, on s’arrête là. Si non, les services de la Préfecture reviendront vers les collectivités, pour les inviter à définir de nouvelles ZAEnR.

Nos commentaires

Ces 10 000ha c’est assez bidon puisque tout ça a été décidé par des élus qui n’ont strictement aucunes compétences, ni sur les problèmes de l’énergie, ni d’ailleurs sur les contraintes et les enjeux. Dans le Lézignanais, le truc a été piloté par les technos de la comcom, à vitesse V, en demandant aux maires de faire l’impasse sur la concertation. C’est donc la communauté des communes Lézignan Corbières Minervois qui fournit le gros bataillon de ces zones d’accélération autour de Lézignan. Les premières analyses des ZAEnR montrent que beaucoup de ces zones sont inappropriées car elles ne tiennent pas compte des contraintes réglementaires. Les opérateurs ne seront pas incités à s’y intéresser. Il va y avoir un sacré déchet ! Les élus vont couiner, comme d’hab, que c’est toujours ces salauds de fonctionnaires qui entravent leur « développement »

Un vigneron du sud de l’Aude

Cette carte n’est rien d’autre que la compilation de propositions qui ne reposent généralement sur rien de sérieux de la part des communes (72 sur 433) qui ont répondu. Et souvent sans aucune consultation de la population, on en a de nombreux exemples.
Dans la plupart des cas, il s’agit de projets déjà répertoriés – les repowerings par exemple ou de décisions prises en dehors de toute publicité par les Conseils municipaux quand ça n’est pas par le maire seul. Il n’y a pas de véritable intention derrière, sauf exception, et probablement celle de complaire à l’administration qui avait lancé le machin.
Mais le Préfet pourra dire que « les objectifs sont atteints ».
En URSS, on aurait dit que « tout marche selon le plan » …

Au nord de l’Aude le président de l’association Vent mauvais

2 réflexions au sujet de “Dans l’Aude, les dégâts de la loi d’accélération”

  1. Le “retraité du nord de l’Aude” est aussi le président de l’association Vent mauvais ce qui rend son commentaire peut-être un peu plus pertinent …

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  2. Dans le Rabastinois l’application de la loi est aussi dévoyée .En fait c’est l’intercommunalité CAGG qui a pris la main, dans la plus complète opacité : aucune réponse à la lettre (déposée le 14 avril contre reçu) à son président et à plusieurs méls ( reçus) à l’élue (indiquée par un collègue) est en charge de la question.Il est vrai que le président a des ennuis judiciaires et que le fonctionnement de la CAGG est chaotique . Même La Dépêche l’ indique.

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