Une compilation des suggestions de nos associations
Vous retrouverez dans ce Guide de la résistance, certaines recommandations que l’on vous donne ici, et des précisions sur les procédures.
Quel que soit le projet, il faut se rendre à l’évidence : l’omerta est très souvent de mise et la population est rarement informée bien en amont, à savoir, dès qu’un promoteur se pointe en mairie avec une valise à billets.

Aux élections municipales, rares sont les têtes de liste qui mettent sur leur programme le souhait d’implanter 6 éoliennes de 150 m de haut à 500 m des habitations ; 30 hectares de photovoltaïque sur des prés communaux ou à la demande d’agriculteurs, ou une usine à gaz comme un mégaméthaniseur…
Quand on le leur rappelle, les élu.es répondent qu’ils l’ont été, élu.es, pour mener les projets qu’ils voulaient !
Face à cette situation, et dès qu’une rumeur circule dans le village, ou qu’un véhicule balisé d’un logo de multinationale est garé devant la mairie, les habitants qui craignent le pire créent une association (1) ou en mobilisent une existante et alertent la population.
Il vous faut :
Interroger le ou la maire, rassembler le maximum d’infos : jusqu’à aller au cadastre voir à qui sont les parcelles sur lesquelles le projet peut se faire.
Et réagir très vite :
Tracts et pétition (papier et internet), réunion publique (les élus ne le feront pas), information diffusée aux communes voisines si elles risquent d’être impactées, banderoles plantées dans les vignes et champs d’amis, contacts avec la LPO (cherchez les espèces à protéger) les syndicats agricoles, chasseurs, randonneurs… sans oublier de prendre un à un les conseillers municipaux, dont on s’aperçoit souvent qu’ils n’avaient pas toutes les infos et œuvrer pour avoir un vote contre le projet, en surveillant l’ordre du jour du conseil et ses délibérations.
Bref, ça met le bazar et là, à un an des municipales, ou en campagne électorale, ça ne plaît pas trop que la commune soit en alerte ou même divisée. Logiquement, les élu.es se calment, voire le projet part à la poubelle. Mais si les choses se précisent et que le projet est toujours sur la table, quelques autres pistes pour résister :
- Écrire une lettre dissuasive au promoteur, voire signée d’un avocat si vous en avez un.
- Médiatiser votre lutte : communiqué ou point presse pour expliquer aux journalistes vos revendications.
- Surveiller les avis de la Mrae Occitanie (Mission régionale d’autorité environnementale) car ils sortent en amont de l’enquête publique. Surveiller les avis d’enquête publique affichés en mairie et diffusés dans le journal de votre département.
- Être en veille, une ou deux personnes attitrées ça suffit, les mairies ont des façons “discrètes” d’informer la population. Une enquête sur le PLUI par ex. et ça peut être une modification pour une zone d’accélération des EnR.
- S’organiser en réseau en adhérant à un collectif départemental et/ou régional qui pourra répondre à vos questions et vous conseillera.
Il y a de très nombreux exemples de projets abandonnés, souvent par les élu.es, voire des promoteurs, là où les citoyens se sont mobilisés de la sorte.
Avec ce genre de méthodes, on coupe l’herbe sous les pieds d’un projet, on évite l’enquête publique et surtout les recours juridiques coûteux. Vous dire “juste” que toute votre énergie doit être mise en branle dès le début de soupçons, de rumeurs, de RDV avec les élu.es…
Cette énergie-là est payante. Si vous gagnez, vous pourrez vous reposer ensuite et en général, devant une mobilisation importante les industriels hésitent à se pointer ! On reste vigilant, et s’ils reviennent, on est prêt !
(1) possible à direction collégiale et pensez à demander le rescrit fiscal auprès de votre préfecture pour l’appel à dons. Vous pouvez aussi vous inspirer des actions de certaines associations qui animent leur village avec des soirées culturelles (concerts, etc.) ce qui leur permet de faire passer leurs messages au public (relations plus conviviales pour le faire) et de récolter sur les bénéfices assez d’argent pour se payer un avocat !