Le projet de parc photovoltaïque sur l’aérodrome de Bédarieux suscite une vive alerte du Conseil national de la protection de la nature
Le CNPN a rendu un avis défavorable au sujet de la création d’un parc photovoltaïque sur l’aérodrome de Bédarieux. Ce projet est porté par EDF. L’avis du CNPN met en lumière de graves préoccupations pour la biodiversité locale et les écosystèmes menacés dans un territoire à haute valeur écologique du Causse de Bédarieux et de la Tour sur Orb.
Atterrissage forcé pour l’aigle de Bonelli
Le projet, qui doit s’étendre sur 8,7 hectares, implique le défrichement de près de 6 hectares de terrain naturel et le débroussaillement de 10 hectares dans le Parc naturel régional du Haut-Languedoc, au cœur d’un corridor écologique régional. Ce site est reconnu pour abriter des espèces rares et protégées, notamment l’aigle de Bonelli, plusieurs chauves-souris menacées comme le minioptère de Schreibers, la pie-grièche à tête rousse, des papillons protégés et le lézard ocellé.

Un manque de prise en compte des alternatives et des impacts
Le CNPN critique sévèrement l’absence de réelle analyse de solutions alternatives, ainsi que la sélection d’un site aujourd’hui occupé majoritairement par des espèces protégées, et non uniquement par l’aérodrome. De plus, le projet va artificialiser des surfaces naturelles et limiter d’autant plus les possibilités de maintenir des espaces pour la faune et la flore.
Des inventaires incomplets et une sous-évaluation des conséquences
L’avis pointe des lacunes notables dans les inventaires écologiques : manque de prospection sur certaines espèces et saisons, absence de recherche sur des insectes protégés, cartes inadaptées… Les impacts sur les espèces et les habitats sont considérés comme nettement minimisés. Le danger s’étend aussi aux effets cumulés avec d’autres projets énergétiques du secteur, déjà responsables de la fragmentation des milieux.
Appel à une vigilance citoyenne et à des alternatives
Le CNPN déplore le non-respect des recommandations des plans nationaux d’action pour les espèces protégées et appelle les porteurs du projet à rechercher d’autres emplacements, notamment sur des carrières déjà dégradées, pour éviter la destruction d’habitats naturels fragiles. Les mesures de compensation sont jugées très insuffisantes :
« Ce projet est très négativement pénalisé par le choix de l’emplacement retenu […], il est à l’opposé des recommandations […], ce qui réduit le respect de la conservation des espèces locales », souligne l’avis officiel du CNPN.
Pourquoi s’alarmer ?
Si la transition énergétique est indispensable, elle doit se faire sans sacrifier les espaces naturels préservés. Les habitants, associations et élus locaux sont appelés à se saisir de cet avis pour exiger une réelle compatibilité entre énergies renouvelables et biodiversité. La préservation de notre patrimoine naturel local est l’affaire de tous.
Ce projet doit être abandonné !
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