Le livre sur les énergies renouvelables (bonus !)

Rendons à César ce qui est à César : L’idée originale de cet ouvrage est née du collectif 34-12 pour promouvoir d’autres énergies renouvelables que l’éolien, en particulier la géothermie. Marcel Caron qui coordonne la publication du livre a été un des participants actifs de cette commission énergie. Le collectif TNE Occitanie Environnement se félicite de ce travail d’élaboration. Il en assure volontiers la promotion, sans en revendiquer la paternité.

Aujourd’hui, deux petits chapitres complémentaires qui finalisent la publication en ligne. Le premier concerne la chaleur renouvelable, un vecteur énergétique méconnu, qui vient compléter le deuxième chapitres. Le second, le tout électrique, indique les potentialités et les limites d’un modèle énergétique basé sur la seule électricité.

Chapitre 3 Les énergies renouvelables pilotables

4ième partie : La chaleur renouvelable, un vecteur énergétique méconnu

C’est une énergie à laquelle on ne pense guère et qui pourtant satisfait 45 % de nos besoins en énergie.

La chaleur est utilisée de deux manières principales : la plus connue est celle du chauffage des bâtiments et de l’eau chaude sanitaire, mais elle l’est aussi comme vecteur d’énergie dans l’industrie où il est nécessaire d’élever la température de produits. Elle peut être produite, par des combustibles le plus souvent, ou récupérée. 

Dans l’industrie, la  chaleur résiduelle, dite fatale  (parce que inutilisée le plus souvent),  provient, dans l’ordre,  des fumées de fours, des buées de séchoirs et des fumées de chaudières. Sa valorisation permettrait de sérieux progrès.

Les calculs qui ont été faits à ce sujet montrent que plus du tiers de la consommation de combustibles dans l’industrie est rejetée sous forme de chaleur fatale. C’est pourquoi il serait particulièrement intéressant de la récupérer, ce d’autant plus qu’à l’échelle mondiale, environ 10 % des émissions de GES (gaz à effet de serre) proviennent aujourd’hui de la production de cette chaleur, soit autant que les GES combinés des voitures et des avions.

Ce gisement correspond à 70 % de la chaleur déjà diffusée dans les réseaux, ce qui est loin d’être négligeable.

La décarbonation industrielle passe donc inévitablement par son utilisation dans des réseaux de chaleur urbains, en particulier dans les agglomérations proches des sites industriels (près de 500 communes sont desservies en France, dont beaucoup qui utilisent la géothermie).

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Énergie : quels enjeux ? … un billet d’humeur

Lundi 28 novembre, dans toute l’Occitanie, des associations ont manifesté devant la préfecture de leur département, contre la loi d’accélération des énergies renouvelables, dénonçant son caractère anti démocratique et son mépris pour la biodiversité. 

Dans quelques semaines, quand sortira le projet de loi sur l’accélération de l’énergie nucléaire destiné à simplifier les procédures pour installer les EPR promis par Macron, nous aurons certainement d’autres manifestations mais les participants des unes et des autres ne se croiseront pas, s’ignoreront au mieux se combattront peut-être. 
Pourtant s’ils dépassaient leurs approches superficielles, ils pourraient constater que leurs adversaires sont les mêmes : les énergéticiens.

Gaz, nucléaire, solaire, éolien, méthanisation… pour eux tout est bon pour produire de l’énergie électrique pourvu que cela soit rentable. 

On peut multiplier les exemples  

  • EDF est dans le nucléaire, l’éolien et le photovoltaïque ;
  • Engie, le gaz, l’éolien, l’hydraulique ;
  • derrière Volkswind il y a le Suisse Axpo qui fait aussi dans le nucléaire ou les énergies fossiles ;
  • Valeco a été racheté par l’Allemand EnBW lui aussi multicarte ;
  • On ne présentera par Total énergie qui a racheté Quadran pionnier français des éoliennes flottantes et investi dans le photovoltaïque au sol, et non pour du greenwashing mais parce que ça rapporte ;
  • Et enfin, cerise sur le gâteau, un nouvel arrivant sur le marché : CGN qui veut dire Chinese General Nuclear power, filiale du groupe chinois qui a déjà racheté à EDF ses éoliennes en Angleterre.

La liste n’est pas close !

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Le livre sur les énergies renouvelables (Conclusions)

Rédigée par la commission énergie du collectif Toutes Nos Énergies – Occitanie Environnement et coordonnée par Marcel Caron, la publication (en ligne !) de l’ouvrage consacré aux énergies renouvelables se termine,. Plusieurs d’entre vous ont fait des commentaires et des suggestions dont les auteurs en tiendront compte dans la version finale. (lire en PDF)

Voici les liens avec les différentes parties publiées sur le site

Introduction (PDF)
Chapitre 1 : les énergies renouvelables intermittentes
L’énergie éolienne (PDF)
L’énergie solaire (PDF)
Le stockage de l’énergie (PDF)
Chapitre 2 : les énergies renouvelables pilotables
La géothermie (PDF)
L’énergie hydroélectrique (PDF)
La biomasse (PDF)
Conclusions ; Quelle transition énergétique (PDF)

Conclusions : Quelle transition énergétique ?

L’effort de clarification que nous venons de faire dans ce livre nous permet d’entrevoir des solutions durables et rationnelles dans la situation compliquée que nous vivons aujourd’hui : le conflit ukrainien a permis de mettre en lumière les erreurs monumentales commises par la plupart des gouvernements dans le choix de leur politique énergétique.

On a vu que pour éviter un trop grand dérèglement climatique, il fallait abandonner les énergies fossiles (celles-ci, de toute façon, devraient s’épuiser d’ici à quelques dizaines d’années). On n’a donc pas le choix. Pour y parvenir, on dispose d’un certain nombre de moyens, dont certains ne sont pas contestés et d’autres font l’objet de débats animés.

Les prises de position en la matière sont parfois étonnantes, par exemple celle qui consiste à vouloir abandonner tout à la fois l’énergie nucléaire et les énergies fossiles dans des délais très courts. Il est bon de rappeler que cet ensemble (fossiles et nucléaire), c’est actuellement près de 90 % de la consommation d’énergie finale en France et dans le monde. Leur mise à l’écart est si difficile à mettre en œuvre qu’on ne peut pratiquement pas l’envisager à l’échéance de ce 21ème siècle. Il y a beaucoup trop de contraintes et l’ampleur des transformations à mener est considérable. Aujourd’hui dans le monde, circulent 1,4 milliard de véhicules motorisés à quatre roues. Il devrait y en avoir 1,9 milliard en 2050. Dans le « meilleur » des scénarios, environ 600 millions d’entre eux seront alors propulsés par des moteurs électriques (Transitions et Energies n° 10).

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C’est bon pour les finances publiques, mais attention aux fraudeurs !

De temps en temps, il y a une bonne nouvelle du côté des opérateurs éoliens. Là il s’agit de l’évolution du marché de gros de l’électricité et des contrats d’achat garanti consentis par l’Etat aux dits opérateurs. Cette année et pour la 1ère fois, il y aura une baisse significative des charges de l’État : … Lire plus

Le livre sur les énergies renouvelables (l’énergie hydroélectrique)

Une étape supplémentaire de la publication en ligne de l’ouvrage consacré aux énergies renouvelables. Rédigé par la commission énergie du collectif Toutes Nos Énergies – Occitanie Environnement, il est coordonné par Marcel Caron.
Plusieurs d’entre vous ont déjà fait des remarques et des commentaires. Merci de votre intérêt et de vos suggestions. Les auteurs en tiendront compte et les intègreront dans la version finale.

Voici la deuxième partie du chapitre sur les énergies pilotables :  l’énergie hydroélectrique qui est perçue favorablement dans l’opinion qui se souvient peu des impacts sociaux et environnementaux du passé.  (PDF)

Chapitre 3 Les énergies renouvelables pilotables

2ième partie  L’énergie hydroélectrique

L’hydroélectricité est perçue favorablement dans l’opinion qui se souvient peu des impacts sociaux et environnementaux du passé. 

L’énergie hydroélectrique, ou hydroélectricité, est une énergie  renouvelable qui est issue de la conversion de l’énergie hydraulique en électricité. L’énergie cinétique du courant d’eau, naturel ou généré par la différence de niveau, est transformée en énergie mécanique par une turbine hydraulique, puis en énergie électrique (énergie finale) par une génératrice électrique synchrone.

En 2017, l’énergie hydroélectrique représentait 16,6 % de la production mondiale d’électricité ; elle possède de nombreux atouts : Cette  énergie renouvelable, d’un faible coût d’exploitation est responsable de la plus  faible émission de gaz à effet de serre de toutes les EnR ; la capacité de stockage de ses réservoirs permet de compenser les variations de la demande ainsi que celles des énergies intermittentes. Les installations hydroélectriques ne sont pas destinées à la seule production d’énergie mais permettent d’autres usages, tels que l’alimentation en eau potable, l’irrigation des terres agricoles ou la navigation marchande ou récréative.

Elles présentent toutefois des impacts sociaux et environnementaux à la construction  : déplacements de population, éventuellement inondations de terres agricoles, modifications des écosystèmes aquatique et terrestre, blocage des alluvions, etc… Et si les risques d’accidents sont minimes,  ils peuvent être très dangereux. D’autres inconvénients peuvent être  les conflits d’usages entre l’hydroélectricité et le tourisme nautique, ou la perte des possibilités d’irrigation en aval des barrages …

Ses formes de production principales :  

  • les centrales dites gravitaires, ainsi nommées car les apports d’eau dans leur réservoir ou leur prise d’eau sont essentiellement issus de cours d’eau par gravitation, telles que les centrales au fil de l’eau ou les centrales hydroélectriques de lac ;
  • les stations de transfert d’énergie par pompage (S-T-E-P), aussi connues sous l’appellation « centrales hydrauliques à réserve pompée » ou « centrale de pompage-turbinage », dans lesquelles des turbines réversibles pompent l’eau d’un bassin inférieur vers un bassin supérieur (pompage durant le creux de la demande à partir d’électricité produite par des équipements de base)… (NDLR : ce qui a pour avantage de rendre à nouveau l’eau disponible pour la production d’électricité).  Le pompage-turbinage peut aussi se faire dans des conduites séparées comme dans le cas d’espèce ci-dessous.
  • les usines marémotrices, qui utilisent l’énergie du mouvement des mers, qu’il s’agisse du flux alterné des marées (marémotrice au sens strict), des courants marins permanents (hydroliennes au sens strict) ou du mouvement des vagues.

La proportion d’énergie hydroélectrique produite est moindre que celle de la puissance installée (voir ci-dessous).

 Elle représente 16 % de la production électrique mondiale en 2015 (contre 20,9 % en 1973). Précisons aussi que pour la France, la production hydroélectrique atteint 63,8 TWh en 2012, soit 11,8% de la production totale d’électricité. En fin 2012, la puissance installée était de 25,4 GW, ce qui représente 20% des capacités électriques françaises.

La France s’est donné pour objectif (dans le cadre du Grenelle Environnement), d’accroître la production de 5 TWh d’ici à 2020 et d’augmenter les moyens de pointe de 3 000 MW. 

Objectifs quantitatifs et orientations fixés par la Programmation Plurianuelle de l’Énergie (PPE). 

  • Augmenter la capacité de production hydroélectrique de 500 à 750 MW et la production de 2 à 3 TWh d’ici 2023.
  • Préserver la capacité de flexibilité de l’hydroélectricité, essentielle pour contribuer à la flexibilité du système électrique et faciliter l’intégration de capacités accrues d’énergies renouvelables.
  • Évaluer les pertes de production liées aux actions de rétablissement de la continuité écologique et optimiser autant que possible la conciliation des enjeux de préservation des milieux et de production d’énergie renouvelable.
  • Relancer le développement de l’hydroélectricité par des appels d’offres réguliers et par l’optimisation des concessions existantes.
  • Engager d’ici 2023 des projets de stockage sous forme de STEP, en vue d’un développement de 1 à 2 GW de capacités entre 2025 et 2030. (Actuellement, en France, 5 GW existants) 

Ajoutons qu’en France, la production hydroélectrique représente 70% de la production d’électricité à partir de sources renouvelables. 

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