Le 12 août, la Dépêche consacrait un dossier aux éoliennes. Le titre en Une « Vent de colère sur les éoliennes » sans être très original est accrocheur et simple à comprendre. Le sous-titre, « Pour réconcilier l’opinion avec ces machines controversées qui produisent pourtant une énergie renouvelable, la Région mise sur l’éolien flottant » pose quelques questions.
Si l’opinion qui d’après les sondages (réalisés par les industriels de l’éolien) est très favorable à l’éolien pourquoi devoir la réconcilier avec ce même éolien ? S’agit-il d’un cas de schizophrénie de masse ? Produire une énergie renouvelable (formule passe-partout) exonère-t-il d’en mesurer les inconvénients ? Si la Région souhaite éviter les controverses et mise sur l’éolien flottant (loin des yeux loin de l’ire) pourquoi contribue-t-elle à truffer les montagnes d’aérogénérateurs ?
Un titre ambiguë donc, mais le contenu de l’éditorial (le point de vue de la rédaction) lui ne l’est pas ; il est franchement désespérant.
L’éditorialiste de la Dépêche, Philippe Rioux, ne s’embarrasse pas de nuances. Il considère que les opposants utilisent des arguments spécieux qu’il résume à l’insulte adressée à tous les mouvements de défense de l’environnement : « pas dans mon jardin », « Not In My Backyard », pour faire plus expert ! « A l’heure où le réchauffement climatique est devenu une réalité »écrit-il,« chacun comprend bien qu’il faut investir dans les énergies renouvelables… mais à condition qu’elles (les éoliennes)soient installées chez le voisin ». Et bien non justement, nous demandons qu’elles ne soient installées nulle part, pas plus chez nous que chez le voisin. « Chacun »est à même de réfléchir par lui-même et de constater les dégâts occasionnés par ces machines. Un moratoire s’impose, partout !
Toute l’histoire des mouvements d’opposants au saccage industriel de l’environnement montre que la motivation première est la défense de son lieu de vie, de son territoire, de sa qualité de vie : qui peut le reprocher aux victimes de ces injustices environnementales ? Une usine dont les rejets toxiques empoisonnent les nappes phréatiques d’un quartier, d’une rivière, une exploitation pétrolière qui détruit toute la biodiversité d’une forêt, ce sont bien les habitants qui en sont les premières victimes qui sont le plus à même d’en dénoncer les effets, non ?
Ces luttes ont une portée universelle, parce qu’elles remettent en cause une logique de production à tout prix, sans prendre en compte les conséquences sur les habitants (leur vécu, leur qualité de vie) et sur la biodiversité (au sens le plus large d’habitabilité d’un territoire pour toutes les espèces vivantes).
C’est la même dynamique qui est à l’œuvre dans le mouvement d’opposition à l’implantation des centrales éoliennes industrielles. Les nuisances sont réelles (et pas spécieuses comme voudrait le faire croire l’éditorialiste qui ironise sur les bruyantes manifestations et les recours déposés). Alors oui, nous revendiquons notre droit à rejeter des projets qui nous nuisent personnellement, et qui par surcroît ne sont pas d’intérêt public ni général. Qui a oublié que la Constitution de la République française affirme (article 1er de la Charte de l’Environnement) que chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé?
Comment peut-on qualifier de « spécieux »les rapports acoustiques qui démontrent – nous les tenons à votre disposition – que les centrales éoliennes perturbent gravement le cadre de vie et la santé des riverains et dépassent souvent les normes réglementaires de bruit (pourtant très favorables à l’éolien). Quant aux dommages causés aux paysages et au patrimoine, il suffit d’ouvrir les yeux, et de lire les rapports de la LPO. La nouvelle génération d’éoliennes sera plus haute et plus puissante tandis que la distance des 500 mètres de toute habitation, déjà insuffisante, ne sera pas modifiée !
L’article sur Bouriège (Aude) illustre à merveille les méfaits de l’arrivée de l’industrie éolienne dans les communes, une par habitant pour le hameau de Saint Sernin. Les nuisances sont réelles, les vibrations permanentes, le bruit de fond, même la nuit « constant et omniprésent »,
Mais pas un mot sur l’intervention du Conseil départemental, les multiples mesures d’alignement prises pour permettre le passage des convois routiers, pas un mot des menaces sur les propriétaires… or, c’est à ce prix que poussent les éoliennes industrielles. Parce qu’il faut comprendre cette opposition entre les habitants du hameau (ceux d’en haut) et les habitants du cœur de la commune (ceux d’en bas)… même si la municipalité a bien négocié le prix du loyer ! Nuisances pour les uns, bénéfice pour les autres, dont les propriétaires des parcelles d’implantation entre autres.
Alors, quand Philippe Rioux reprend l’objectif d’une région à énergie positive (mais toutes les régions de France courent après ce label) nous comprenons le sens de ces articles : il s’agit de conforter les choix de la présidente Delga, sans se soucier de la valeur d’un tel concept, sans remettre en cause sa stratégie énergétique, sans même évoquer l’impérieuse obligation d’une politique d’économie énergétique à grande échelle, sur laquelle la région disposerait de nombreux leviers directs (logement, transport en commun), contrairement à l’éolien (terrestre ou flottant) où ce sont les promoteurs et l’Etat qui sont à la manœuvre !
Comme pour le tourisme, les ambitions sont démesurées … première région d’Europe à énergie positive, leader sur le marché européen de l’éolien flottant… mais la volonté constante reste d’encourager la croissance quel qu’en soit le prix, et favoriser les profits des grands groupes financiers et industriels !
Ce développement de l’éolien industriel (que le gouvernement et la Région veulent accélérer et multiplier !) ne fait pas que des heureux dans la population, « même dans la mouvance écologiste » précise La Dépêche ; pourquoi ? Le lecteur ne le saura pas, la parole ne leur sera pas donnée, ni à aucune des 150 organisations présentes sur le territoire régional. Seule exception, la SPPEF (Société de protection des paysages et de l’esthétique de la France, aujourd’hui Sites et Monuments) peut exprimer son opposition…
Par contre Raphaël Gerson (un exemple typique de la porosité entre les groupes industriels et les agences gouvernementales ; il est aujourd’hui chef de service à l’ADEME – Agence du développement et de la maîtrise de l’énergie – après être passé par BP, E.ON et EDF !) a le loisir d’aligner les arguments les plus fantaisistes sans crainte d’être démenti puisque la parole ne sera jamais donnée aux associations opposantes.
Les éoliennes fonctionnent à 75 ou 95% du temps, alors que leur facteur de charge ne dépasse pas les 25%. Mais nous dit-il, contre l’intermittence qu’il ne peut pas nier, il faut compter sur le foisonnement, il y a toujours un lieu où le vent souffle, erreur bien sûr puisqu’en Europe les études plus sérieuses montrent que cet effet de lissage est loin d’être suffisant pour compenser les « creux » de production, comme l’a encore montré la panne d’électricité géante de l’une des plus grandes centrales éoliennes offshore d’Europe, au Royaume uni le 9 août dernier.
Le collectif TNE-Occitanie Environnement a exprimé à de nombreuses reprises son opposition aux pratiques de la Région : la transition énergétique est possible en Occitanie sans une éolienne de plus ; une politique régionale ambitieuse en matière d’économie d’énergie serait plus efficace, plus respectueuse des territoires et de leurs habitants. Elle peut impliquer l’ensemble des habitants dans l’émergence de solutions économiquement rentables, socialement soutenables et écologiquement responsables.
Notre projet Repòsta – résultat d’une expertise citoyenne ancrée dans nos territoires, déposé et transmis à la Région – détaille l’ensemble des ressources régionales et le coût pour les citoyens.
Mais, une fois de plus, les lecteurs de La Dépêche n’en sauront rien, nous n’avons pas été sollicités,les journalistes ayant ignoré l’existence d’un collectif régional qui réunit plus de 100 associations.
Contact TNE-OE : contact@toutesnosenergies.fr– Plus d’infos sur toutesnosenergies.fr
Il serait intéressant,si cela est possible, de connaître les subventions et les commandes publicitaires du groupe :La Dépêche, Midi Libre, l’Indépendant, cela nous aiderait à comprendre la ligne rédactionnelle d’un média en situation de monopole en Occitanie. On pourrait ensuite rendre tout cela public par l’intermédiaire d’autres médias.
C’est en réalité tout un système qui se dévoile peu à peu, un système incluant, comme j’ai pu le démontrer devant la commission d’enquête parlementaire en juin dernier :
– un réseau d’influence largement originaire d’Occitanie et financé par les opérateurs, finançant en retour certains cabinets
– un parti politique ayant passé un pacte de gouvernement régional avec la présidente de Région.
J’avais juste oublié la branche Communication – Médias, car enfin, pourrions-nous parodier, « rappelle-moi qui t’a fait reine ? »
C’est un système verrouillé, un système vérolé, un système dans lequel les citoyens n’ont pas de part, dès lors que ceux qui tiennent l’argent et qui tiennent les médias ont en réalité tous les pouvoirs. Le pouvoir de faire du mal à leur pays.
bonsoir votre article me conforte dans ma lutte contre les energies éoliennes et solaires un livre explique bien toute la magouille c’est le mythe des energies renouvelables de rèmy Prud’homme le seul point non traité ce sont les avaries et problèmes de maintenance qui sont bien cachées