Un article de Reporterre attire notre attention sur un phénomène psychologique important qui explique notre difficulté à prendre conscience de l’ampleur de la crise environnementale.
Le psychologue américain Peter H. Khan nomme « amnésie environnementale », cette acclimatation des êtres humains, au fil des générations, à la dégradation de leur environnement.
De génération en génération, les individus ne transmettent pas ce qui faisait la richesse de leur environnement (le bruit des oiseaux, la multitude des espèces végétales et animales…). Trop accablés par les changements qu’ils observent ils n’en parlent pas à leurs enfants…
Mais aussi sur des échelles de temps beaucoup plus courtes, selon Philippe J. Dubois, ornithologue et auteur de La grande amnésie écologique (éd. Delachaux et Niestlé, 2015). En quelques dizaines d’années, nous pouvons nous accommoder de la disparition de ce qui faisait notre environnement proche. «À l’image d’un ordinateur, notre cerveau fait continuellement des mises à jour de notre perception du monde en écrasant la version précédente. Si l’on n’est pas très attentif au vivant et à ses évolutions, on peut très vite oublier ce à quoi il ressemblait.»
Il est donc important de « prendre conscience de la relation que l’on a et que l’on a envie d’avoir avec la nature« .