Jean Marty, porte-parole de l’association Agir pour le Lévezou, a publié cet article dans Centre Presse du 7 mai.
L’électricité coûte cher à produire.
En temps normal, le cours de l’électricité à l’international est de l’ordre de 5 cts d’€ le KWh. Pour les ménages, en ajoutant les taxes, le coût d’acheminement et les coûts commerciaux, le KWh est facturé environ 13 cts.
RTE (Réseau de Transport d’Electricité) doit en permanence rechercher un équilibre entre l’offre d’électricité (production par les centrales) et la demande (consommation des ménages et des entreprises),
L’équilibre « offre et demande » difficile à trouver.
Pour des raisons souvent imprévisibles, les producteurs sont amenés à mettre en route des centrales qui injectent davantage d’électricité sur le réseau que les consommateurs n’en utilisent.
Par ailleurs, la production d’énergie éolienne caractérisée par son intermittence est prioritaire quels que soient les besoins, ce qui accroît le déséquilibre du marché par jour de grand vent par exemple. De plus, les éoliennes n’ont pas intérêt à cesser de produire car leur électricité est achetée par EDF aux opérateurs éoliens à un prix préférentiel de 8 cts d’€ le KWh garanti par l’Etat, soit un surcoût inutile de 320 000 000 d’€ payé par les consommateurs pour le seul mois de mars.
L’électricité à prix négatifs.
Le confinement a entrainé en Europe une chute brutale et très rapide de la consommation d’électricité de 15 à 25 %. Or les centrales ne peuvent ralentir leur cadence de production au même rythme. Le cumul de l’effet intermittence avec le manque de souplesse de la production conventionnelle provoque une surproduction d’électricité qui entraîne une chute du prix du marché selon la loi de l’offre et de la demande.
Pour éviter d’avoir à leur charge le risque de surtension, les producteurs de 1er rang comme EDF doivent à tout prix se délester de leur surplus d’électricité. C’est ainsi que, dans le contexte actuel de baisse de consommation due au confinement, ils sont obligés de payer les négociants en gros afin qu’ils acceptent de consommer ce surplus d’électricité à un prix négatif pouvant aller jusqu’à moins 5 cts d’€ le KWh. Autrement dit, ils payent pour « donner » leur production d’électricité.
Pendant ce temps …
Dans le journal « Les Echos du 26 Mars » M. Xavier Barbaro, patron de la société cotée NEOEN, producteur indépendant d’énergie éolienne a déclaré avec un certain culot : « Grâce à nos contrats de long terme qui fixent le prix de vente de l’électricité produite dans nos centrales pour 10, 15, 20, ou 25 ans, on a du chiffre d’affaire qui rentre malgré la crise ».
Alors que l’économie mondiale est à l’arrêt, alors que chaque mois de confinement provoque une contraction de 3 à 4 % du PIB, alors que les petites et moyennes entreprises, le commerce et l’artisanat sont menacés de faillite, que le monde du travail est au chômage, que la nation doit faire preuve de solidarité, les promoteurs éoliens en toute impunité, se gavent sur le dos de la nation.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (Pantagruel, Rabelais)