8 associations locales et régionales – dont France Nature Environnement et la Ligue de Protection des Oiseaux – ont formé un recours gracieux auprès de Madame la Préfète de l’Aveyron contre le projet éolien d’Arnac sur Dourdou(12360) : 6 éoliennes de 125 m de hauteur pale incluse, qui a fait l’objet d’un arrêté d’autorisation environnementale en date du 30 avril 2020.
Les opérateurs ont mené une prospection intense dans cette zone. Avec 93 éoliennes en fonctionnement et 75 éoliennes autorisées dans un rayon de 20 km, le seuil de saturation est atteint, voire dépassé dans ce secteur aux confins du Tarn, de l’Aveyron et de l’Hérault.
Le secteur d’Arnac sur Dourdou est caractérisé par de forts enjeux environnementaux, et en raison de sa grande valeur écologique et patrimoniale il fait l’objet de plusieurs dispositifs de protection.
La richesse faunistique y est telle que l’autorisation préfectorale a dû s’appuyer sur une dérogation massive de destruction d’espèces protégées : 60 espèces d’oiseaux – dont 6 espèces de rapaces particulièrement menacés par ce type d’installation : Aigle royal, Milan royal, Vautour fauve, Busard cendré, Busard Saint Martin et Circaète Jean le Blanc – et 17 espèces de chiroptères.
Les paysages de ce secteur sont particulièrement remarquables, et nous regrettons que l’autorité décisionnaire n’ait pas mieux respecté la Convention européenne des paysages. Sans oublier l’impact visuel sur les hameaux avoisinants et sur le site classé du Caroux, motif qui avait pourtant conduit la préfecture de l’Aveyron à rejeter le projet de La Baraque sur un site de 3 km plus éloigné du Caroux que ne l’est Arnac sur Dourdou : ce manque de cohérence dans les décisions interpelle le monde associatif et les habitants du pays.
Le collectif régional TNE- Occitanie Environnement et le collectif aveyronnais C0 27-XII Environnement ont pris l’initiative d’écrire à madame Pompili, nouvelle Ministre de la transition écologique. En rappelant les enjeux de ce dossier, Graziella PIERINI, porte-parole de CO-27-XII et déléguée Aveyron de TNE-OE demande à la ministre d’intervenir.
« En accordant à ce dossier l’attention qu’il mérite et en veillant à ce que soit procédé au retrait de cet arrêté, vous respecteriez profondément le vœu présidentiel « l’éolien ne doit pas être imposé d‘en-haut » (14 janvier 2020 à Pau). »
La décision finale sera un test grandeur nature de la capacité du nouveau gouvernement à appliquer de nouvelles règles pour protéger la biodiversité (et des marges de manoeuvre de la ministre de la transition écologique).