Contrairement à ce qu’indique son nom, la noctuelle commune est une espèce de chauve-souris rare et en diminution.
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, UICN classe cette espèce sur la liste rouge comme espèce vulnérable (VU).
Le site du Plan National d’Actions Chiroptères indique que les éoliennes sont la principale menace (avec la gestion inappropriée des forêts).
Pour faire écho à ces préoccupations, le CNPN (Comité National de Protection de la Nature) qui rendu un avis défavorable concernant un projet d’implantation d’éoliennes à Murat-sur-Vèbre dans le Tarn, évoque le sort des chauves-souris
Ce qui est alarmant est contenu dans la conclusion : « cette absence de considération sur de nombreux parcs en France a provoqué une chute de 88% des effectifs de la Noctule commune en seulement 13 ans, essentiellement à cause de l’éolien ».
Voici le texte de la conclusion : « Le CNPN émet un avis défavorable, en raison des éléments évoqués plus haut. Il s’interroge sur la faisabilité de construire un nouveau parc éolien dans ce secteur, sans condamner définitivement les espèces sensibles à l’éolien, quelles que soient les mesures proposées de réduction et de compensation, sauf si le pétitionnaire en venait à proposer une méthodologie d’exploitation ou une technologie n’entraînant plus de mortalité sur la faune volante.
« Le CNPN rappelle enfin que plusieurs parcs en exploitation sur le secteur entraînent des mortalités très élevées des espèces sensibles à l’éolien, impliquant une disparition progressive de certaines espèces comme les noctules.
Cette situation occasionne un état de conservation mauvais pour les populations en présence, induisant des effets cumulés très élevés pour tout parc voulant s’implanter. Il convient de mettre en place dans les plus brefs délais des mesures correctrices sur tous les parcs pour réduire le poids de leurs impacts, et ainsi libérer la pression de mortalité qui s’exerce sur ces espèces, si on souhaite ouvrir l’espace à d’autres développeurs, sans que les impacts soient trop élevés dans la région.
Sans cette décision administrative, il est à craindre qu’aucun nouveau parc ne puisse s’implanter sur ce secteur pour cause d’effets cumulés trop insupportables pour ces espèces fragiles, entrainant un risque de disparition (pour rappel, cette absence de considération sur de nombreux parcs en France a provoqué une chute de 88% des effectifs de la Noctule commune en seulement 13 ans,essentiellement à cause de l’éolien). Il serait souhaitable de stopper cette tendance, et d’éviter qu’elle ne se produise pour d’autres espèces telle que la Noctule de Leisler, espèce bénéficiant d’un Plan National d’Action, pour le moment à seulement-4% sur la même période »
Nos associations qui alertent depuis des années sur l’accumulation de projets en zones naturelles sensibles, ne peuvent qu’être inquiètes de ce constat. La préservation de la biodiversité ne doit pas être un élément de langage dans les discours des politiques, mais elle doit être au fondement de toute politique d’aménagement du territoire et de tout projet de développement énergétique.