Dans l’indépendant du 22/9/21, Joël Ruiz rédige l’article sur le débat « éolien flottant en Méditerranée, » et met en cause gravement les militants catalans du Vent Tourne, en citant nommément des participants, photos à l’appui, tout en concluant que nous avons raison de nous interroger sur la pertinence de ce débat à un moment où n’existe aucun retour d’expérience concret et crédible, qu’il décrit ainsi : « ce qu’il manque aux citoyens et professionnels, c’est du concret. Il n’en surviendra qu’en 2023 quand les fermes expérimentales (deux fois trois éoliennes) auront été installées. Se mêlent donc le fond, la forme, et un manque de données concrètes, …… Pour ne citer qu’un exemple concret : comment connaître l’impact dit «visuel » tant qu’aucune machine n’est installée. Les « modélisations », visiblement, ne sauraient convaincre personne, pour l’instant (sic). »
Jean Blin adhérent su collectif le Vent tourne a demandé un droit de réponse au rédac’chef de l’Indépendant à Perpignan lundi matin 27/9 et il attend sa décision. Voici son droit de réponse valant réponse à cet article.
« Avoir été identifié dans vos colonnes comme une personne vociférante, frisant la diffamation publique et l’insulte est-il un honneur voire une dignité ?
A tout le moins cette identification me donne je crois le droit de répondre au journaliste m’ayant ainsi décrit aux yeux de nos concitoyens. »
« J’ai la voix forte j’en conviens, mais convenez aussi que le quasi-monopole de l’expression donné au maître d’ouvrage pendant 77% de la durée du débat public a de quoi interroger un public qui après tout a été convié à s’exprimer librement. Du reste, plus de la moitié de ces 77% ne sont que redites par rapport au dossier, donc il s’agit plus d’une valeur retranchée apportée au débat que d’une réelle valeur ajoutée. »
« Je passe sur les amalgames entre les trois catégories climato-sceptiques, anti-EnR et pro-nucléaires : au fait, votre rédacteur expliquera-t-il à vos lecteurs, que ce sujet ne manquera pas d’intéresser, que le nucléaire (1) est l’énergie la plus décarbonée (6 g CO2/ KWh, contre 13 à 15 g pour l’éolien offshore sans son couplage aux thermiques fossiles venant pallier son intermittence ; (2) est pilotable ; (3) procure de réels emplois durables ; (4) est bon pour le consommateur par son prix le plus faible du marché ; (5) trouve des solutions convenables pour le traitement de ses déchets ? »
« Nous ne sommes pas des anti-éolien flottant forcenés. Du reste, votre rédacteur a reconnu dans le fond combien sont légitimes les inquiétudes des pêcheurs et les inquiétudes des associations de la protection de l’environnement quant à l’impact de ces projets pour les milieux marins notamment. Comme il le précise, l’état des connaissances sur les répercussions de la phase industrielle éventuelle est trop partiel pour se faire une opinion définitive. Pourquoi, ainsi, n’a-t-on pas attendu d’avoir le retour d’expérience des fermes-pilotes, dans 2 ou 3 ans, un vrai retour évalué par une autorité indépendante, pour lancer ce débat ? »
Notre crainte est que, comme trop souvent dans cette transition qui est plus une transition énergétique business oriented qu’une transition écologique, ce débat public ne soit qu’un faux-semblant. Juste pour montrer aux autorités européennes que l’on a engagé un débat. Ce que demandent nos associations est un débat en vérité et au moment où il a du sens. Au stade présent il n’a pas beaucoup de sens, et c’est bien ce que dans le fond reconnaît implicitement votre article. »
Mais Jean Blin n’a pas été le seul à réagir… Bernard Faux, secrétaire adjoint du collectif la Vent tourne a lui aussi écrit à la rédaction de l’Indépendant.
Madame Messieurs,
De retour à mon domicile je découvre l’article qui rend compte du débat sur l’éolien en mer.
Je ne suis pas surpris de ne trouver aucun des arguments développés par les opposants à ces projets, votre ligne électorale a pris son parti : celui de la Région, des entreprises qui vous subventionnent par leurs publicités et du « vent porteur » que l’on a introduit dans les esprits : le vent souffle le soleil brille et l’on obtient de l’énergie propre et gratuite. Le dérèglement climatique, que nous ne nions pas, sert à justifier des revenus indécents aux investisseurs. On déplace les nuisances dans le temps et l’espace pour les rendre invisibles surtout aux « urbains » qui finissent par croire cette légende.
Je ne suis pas surpris mais je suis étonné ! Maintenant vous ne vous contentez pas de nous occulter et de nous ostraciser vous nous méprisez et vous nous rabaissez : « Le secrétaire M. Blin vocifère et monopolise la parole ».
Si vous accordiez la parole aux opposants sur vos estrades et dans votre « Grand messe du Monde Nouveau » ils n’auraient pas l’obligation de s’époumoner pour « s’intercaler » dans vos simulacres de « débats » organisés par le groupe de presse auquel vous appartenez et vous obéissez. Avez-vous seulement envisagé de laisser une place à un orateur de TNE (qui réunit plus de 60 associations de notre région) il apporterait une conviction différente de celle que vous avez choisi de servir. Si vous rapportiez nos arguments au lieu de nous faire passer pour négationnistes pathologiques nous pourrions peut-être nous exprimer de façon plus apaisée.
A l’heure de l’explosion du prix de l’énergie (alors que l’on a subventionné l’éolien industriel de 141 milliards en dix ans pour n’obtenir que 6% de l’énergie électrique dans un pays ou elle est déjà décarbonée) il serait peut-être temps de revoir vos croyances et d’expliquer à vos lecteurs pourquoi ces augmentations. Je suis sur que ma réaction restera entre nous et que vous vous garderez de la publier comme droit de réponse. A tout hasard je vous joints les sources qui m’ont servi à bâtir ma conviction au cas ou un journaliste (d’investigation ?) de L’Indépendant en serait curieux.
Bernard Faux, abonné obligé à l’Indépendant seul journal local.