Éolien flottant en Méditerranée : un communiqué de TNE-Occitanie Environnement

Un premier ministre qui méprise les concertations que son gouvernement met lui-même en place !

Après nous avoir annoncé, en pleine enquête publique, que la LGV entre Montpellier et Perpignan allait se faire, Mr Castex se permet, en plein débat public sur le sujet, d’annoncer le lancement d’appels d’offres pour construire à l’horizon 2030 des parcs éoliens flottants en mer Méditerranée !

L’annonce se fait le mardi 15 mars, alors que la veille la Commission nationale du débat public (CNDP) invitait à une des dernières phases de discussions sur le sujet ce jeudi 17 mars (1). Ainsi, les 2 appels d’offres lancés par M. Castex s’assoient sur le processus recommandé par la CNDP.

Or, la Commission particulière du débat public avait recommandé un report de ces projets afin de mieux étudier leurs effets sur l’environnement.

Rappel : un point central de la demande du public lors du débat EOS MED – remarquablement animé par la CNDP – était de suspendre l’ensemble du projet dans l’attente d’un retour (sous 3 ans environ) des fermes expérimentales concernant leur impact “réel” sur la biodiversité marine, les oiseaux marins, les cétacés comme le grand dauphin, et bien sûr la pêche ; impacts qui restent méconnus, donc sous réserve d’études environnementales complémentaires. 

Or, ces études préalables sont faibles ou pas réalisées, estiment unanimement les associations environnementales d’Occitanie.

On mène le public en bateau

La Commission Nationale du Débat Public (CNDP) avait précisé que « si l’État décide de poursuivre le projet, la participation du public devra se poursuivre. La CNDP nommera un ou plusieurs garants de la concertation pour cette nouvelle étape. Le rôle du garant est de veiller à ce que les recommandations de la CNDP sur les modalités de la concertation soient suivies d’effet et d’en rendre compte (…) ».

Ce processus pourtant clair semble ici avoir été oublié, et tout se passe comme si le ministère se sentait obligé de jouer à demander l’avis des gens tout en estimant que leur manque de compétences obérait leur jugement. Cette manière de penser n’est pas compatible avec les directives européennes et ne peut conduire qu’à éloigner un peu plus les citoyens qui ont compris qu’on ne les consulte que pour qu’ils valident des décisions déjà prises.

Cette frénésie éolienne que l’on retrouve sur l’éolien terrestre – réf. circulaire Pompili du 26 mai 2021 – ce « quoi qu’il en coûte » et ce passage en force permanent pour servir des intérêts privés qui ne vivent que de privilèges exorbitants du droit commun, sont insupportables.

D’autant plus insupportable que cet éolien ne diminue nullement les émissions de CO2 comme il est apparu lors du débat public.

Nous avons un gouvernement qui vante ses méthodes de concertation et qui n’a aucun respect des avis des citoyens et des professionnels de la mer, puisqu’il n’attend pas que la concertation soit menée à bonne fin pour lancer les appels d’offres.

Pourquoi se précipiter, alors que les fermes expérimentales ne sont toujours pas installées, et alors même qu’au plan national il va s’engager un débat public pour réorienter la Stratégie Énergie Climat en prolongement du débat présidentiel ?

Un chef de gouvernement sans convictions

Etrangement nous avons un premier ministre qui sur le tard promeut l’éolien industriel, alors qu’en tant que conseiller départemental des Pyrénées-Orientales il votait fin 2017 une demande de moratoire, à l’unanimité au sein du conseil départemental.

Ce qui est insupportable dans cette histoire, c’est que tout un chacun sait que ces décisions sont prises la veille de la démission, de fait, de ce gouvernement et du retour probable de Mr Castex dans son village de Prades !!

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