Une simple réappropriation de nos vies ?

Dans le Quercy blanc, associations et collectifs d’habitants craignent le détournement de près de 400 hectares de terres nourricières au profit de l’électricité

Voici quelques extraits de l’intervention de Blaise du Collectif des habitants de Lacour (82) et des environs, lors d’une réunion publique samedi 16 septembre. L’occasion de tirer un bilan énergétique du photovoltaïque. (Le texte intégral en PDF)

Pourquoi sommes-nous toutes et tous réunis là aujourd’hui, ce soir, à Lacour, Que se passe t-il ? On nous parle de plus de 100 hectares d’installations industrielles rien que sur Lacour ! 100 hectares ! Est-ce vraiment possible ??? …. Bien sûr, nous l’avons toutes et tous compris depuis longtemps, il y a là à la clef beaucoup beaucoup d’argent à se faire, beaucoup, business as usual, des millions, des dizaines, des centaines de millions d’euros.

À Lacour, les champs de panneaux remplaceront peut-être 
les prés à vaches. © Emma Conquet pour Vert

Il va donc maintenant être question de scruter plus en profondeur la fabrication de ces technologies dites du « Renouvelable », et ici plus précisément la fabrication de ces fameux panneaux photovoltaïques ; histoire de savoir de quoi nous parlons, ça peut servir. Avec des remerciements tous particuliers au collectif Pièces et Main d’Oeuvre de l’Isère dont le travail d’enquête intitulé « Le cycle du silicium » est la source essentielle de l’exposé qui va suivre :

Voici donc les 4 étapes du process industriel global :

  • 1° étape : Extraction – Éventrer la terre : Il faut défoncer la Terre avec des engins lourds, de la dynamite, du gasoil. Mais la transition énergétique le vaut bien.
  • 2° étape : Transformation de la silice en silicium métal – Brûler du bois et consommer beaucoup beaucoup d’électricité : Pour produire 40 000 tonnes de silicium métal annuel, une usine brûle avec ses trois fours à arcs électriques 120 000 tonnes de quartz avec 80 000 tonnes de bois. Mais la transition énergétique le vaut bien.
  • 3° étape : Raffinage du silicium métal en polysilicium : Pour fabriquer le polysilicium, plusieurs transformation sont nécessaires au rendement tout bonnement désastreux. Mais la transition énergétique le vaut bien.
  • 4° étape : Fonte du polysilicium en lingots de silicium monocristallin : On utilise un four électrique sous atmosphère d’argon à 1450°C. Comptez 30 heures pour un lingot de diamètre de 20 à 30 cms. Rendement toujours aussi Exceptionnel, non ? Mais la transition énergétique le vaut bien.

Et le CNRS de conclure, « l’industrie électronique est considérée comme une industrie plus propre que ses voisines (mines, chimie, pétrole) mais en réalité, son impact environnemental est bien plus important en regard de la quantité de ressources, d’eau, d’énergie et de produits toxiques en jeu par unité de produit final ». 

Nous pouvons choisir de bifurquer, d’atterrir, et de préserver l’habitabilité de notre si belle planète. Rien de si compliqué… il nous faut pour cela coconstruire maintenant ou jamais de nouveaux imaginaires, en réinventant par exemple la coopération, la mutualisation, la sobriété, la vie simple, proche des autres, proche de la nature, la transmission des savoirs et des savoir-faire. Il s’agit en somme d’ une simple réappropriation de nos vies, celle qui nous permettrait de continuer notre aventure terrestre… 

2 réflexions au sujet de “Une simple réappropriation de nos vies ?”

  1. Quand nos gouvernants adopteront de vrais indicateurs du progrès humain on pourra espérer s’en sortir. La bifurcation dans la tête des dirigeants politiques, économiques serait de renoncer enfin au PIB comme ligne de mire. Le PIB c’est une addiction prédatrice des ressources limitées de la Planète, productrice de pollutions, destructrice des écosystèmes vivants (donc de la vie tout court). Nos petites bifurcations personnelles et locales sont nécessaires mais certainement pas suffisantes !

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    • Le pb de nos démocraties c’est que ceux qui sont élus par la majorité, oui la majorité, le sont sur des programmes de croissance. Demain, tralala…etc.
      Ceux qui se réclament des programmes de modérations et autres décroissants font des scores à un chiffre et ne sont pas élus.
      Donc, incriminer les dirigeants politiques dans cette histoire est vain, sans intérêt, contre-sens politique.

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