Marche pour protéger le lac de Bourg-Saint-Bernard (Haute-Garonne)

 « Nous faisons une marche qui se veut paisible, conviviale , propice au partage d’information. Elle est longue de  6 km environ à partir de 10h aux alentours du lac et nous clôturons celle-ci par une auberge espagnole au bord du lac, qu’un promoteur veut couvrir de panneaux photovoltaïques »

Claire Pelissier Présidente de l’association Les Lacs du Lauragais

Une nouvelle menace : les panneaux photovoltaïques flottants

Le Lauragais, terre de pastel, d’abondance, et surnommée « la petite Toscane », continue à nous émerveiller à travers les années. Ce pays des « mille collines » nous comble de toutes les ressources nécessaires à notre bien-être : bois, coteaux et lacs permettent aux familles, aux randonneurs et aux pêcheurs de profiter pleinement de la nature. Cependant, cet équilibre merveilleux est sérieusement menacé !

Avec la loi sur l’accélération des énergies renouvelables et le projet de décret sur l’agrivoltaïsme, le Lauragais est confronté à des aménagements industriels sur des zones « vivantes » telles que l’installation d’une centrale de panneaux photovoltaïques sur le lac de Bourg-Saint-Bernard. Cette installation devrait couvrir 7,2 hectares, soit 26 000 panneaux.

Depuis juin 2022, le lac n’a jamais retrouvé son niveau initial. Pire encore, à l’automne dernier, le niveau d’eau était au plus bas. Selon le projet d’EDF-RE, certains panneaux seraient même posés directement sur le sol. Le dossier est en cours d’instruction depuis juillet 2023, et l’enquête publique aura lieu très prochainement.Jusqu’à présent, seules les gravières, avec des eaux usées et industrielles, étaient équipées de panneaux photovoltaïques flottants.

En raison du manque de foncier, les promoteurs investissent désormais les zones humides naturelles et les retenues d’eau.Le concept de centrale de panneaux photovoltaïques flottants est une source d’énergie innovante, pour laquelle il existe très peu de littérature scientifique dans le monde. L’OFB (Office Français pour la Biodiversité), les scientifiques spécialisés dans le domaine et les associations environnementales s’accordent à dire qu’il y aura des impacts certains sur la biodiversité et la qualité de l’eau.

Cependant, une étude au cas par cas est en cours, et les résultats ne seront connus que dans une dizaine d’années. En France, le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) estime que 450 000 hectares sont déjà artificialisés par des Zones d’Activités Économiques, pouvant potentiellement accueillir des panneaux photovoltaïques. L’ADEME (Agence nationale de la transition écologique) recommande de privilégier les modèles en toiture, estimant le potentiel à 53 GW sur les friches industrielles et les parkings, et à 123 GW sur les toitures industrielles. Ainsi, il serait possible de générer 176 GW sans affecter les terres naturelles et agricoles.

Nos sociétés évoluent constamment, et lors des récents événements liés à la crise agricole, deux visions se confrontent. Certains soulignent la fragilité des écosystèmes et la nécessité de préserver la vie, garante de notre avenir, tandis que d’autres semblent moins préoccupés, motivés par des intérêts mercantiles.

La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) a récemment publié un communiqué mettant en lumière la disparition alarmante de la biodiversité due à la crise agricole. « En effet, selon le CNRS, 60% des oiseaux des champs ont disparu en 40 ans. Cette perte s’étend bien au-delà des oiseaux, affectant l’ensemble de la chaîne de la vie depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les zones humides disparaissent trois fois plus vite que les forêts à l’échelle mondiale, principalement à cause de l’urbanisation et de l’agriculture intensive. En France, plus de 60% des zones humides ont disparu depuis 1970. Seuls 6% des zones humides françaises sont actuellement estimées être en bon état de conservation. Dans un contexte de réchauffement climatique, leur rôle crucial dans le cycle de l’eau est plus évident que jamais, notamment à travers l’intensification des épisodes de sécheresse et d’inondation.En conclusion, il est crucial de reconnaître l’importance des réglementations environnementales pour garantir le bon fonctionnement et la durabilité des systèmes agricoles et alimentaires, ainsi que la protection des agriculteurs, des consommateurs et des écosystèmes face à diverses menaces.

Face à ce défi complexe, l’affrontement est stérile et contreproductif. Il est essentiel de rassembler tous les acteurs pour élaborer des solutions innovantes et prendre des décisions courageuses à la hauteur des enjeux, comme cela a été le cas lors du Grenelle de l’environnement en 2007.

Il est évident que nous devons analyser attentivement et envisager les aléas et les risques que les projets industriels précipités font peser sur l’environnement et la biodiversité qui l’accompagne. Nous ne pouvons pas permettre que des intérêts financiers, sous prétexte de transition énergétique, mettent en péril notre précieux patrimoine environnemental. Ainsi, nous ne cherchons pas à entrer en conflit avec les porteurs de projets, mais à obtenir une compréhension complète des enjeux de toutes les parties prenantes pour les générations présentes et futures.

Dimanche 21 avril, départ 10h00
au 207 Chemin de Pélimbert 31570 Bourg-Saint-Bernard,

Retrouvons-nous pour une marche solidaire pour la préservation de l’environnement et de nos paysages.


Claire Pelissier Présidente de l’association Les Lacs du Lauragais

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