Le projet de parc éolien (5 aérogénérateurs de 125 mètres en bout de pale ) est porté par la société Valeco. Il est localisé au lieu-dit «La Pézille » sur la commune de Cambon-et-Salvergues, dans l’Hérault, en limite avec le département du Tarn. La commune fait partie du Parc naturel régional du Haut Languedoc (PNRHL).
Plusieurs instances ont déjà produit des avis défavorables ou très réservés.
- Le Groupe Chiroptères Languedoc-Roussillon considère que l’étude d’impact est très insuffisante : Elle ne détecte pas la Grande Noctule, espèce à enjeu majeur. Elle sous-estime les impacts à cause d’une mauvaise évaluation des niveaux d’activité et de la non prise en compte de la perte d’habitat induite par l’évitement des éoliennes par les chiroptères Enfin, cette étude surestime l’efficacité des mesures de bridage.
- La mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) Occitanie souligne l’insuffisance des mesures proposées au titre des enjeux naturalistes élevés, compte tenu du contexte dans lequel le site retenu s’insère, en rappelant que les inventaires naturalistes réalisés en 2017-2018 n’ont pas fait l’objet de compléments ni de mise à jour depuis le dépôt du dossier en 2020. Mais la MRAe relève que les parcs en production ou en projets autorisés dans ce même secteur sont visibles ou co-visibles depuis de nombreux points de vue. Dans ce contexte, le projet de Valeco ne se limite pas à renforcer la présence de l’éolien sur ce secteur, il occupe un espace de l’horizon actuellement libre d’éoliennes et participe ainsi à un effet de saturation du paysage.
- Le parc Naturel régional du Haut Languedoc avait émis en 2020 un avis très réservé et proposait des mesures d’amélioration. Malgré des avancées, le président du Parc réitère son avis très réservé, pou rune série de raisons. Les niveaux de bruit calculés dépassent les seuils règlementaires, pas de prise en compte des effets de saturation paysagère, sur le lac du Laouzas en particulier, et plusieurs enjeux environnementaux restent sans réponse acceptable (aucun inventaire depuis 2020, insuffisance des suivis de mortalité envisagés…)
Mais une des conséquences majeures de ce projet est l’impact sur le patrimoine archéologique de ce site. Après avoir pris connaissance du dossier d’enquête publique pour le Parc Éolien de la Pézille, un archéologue réputé rappelle que ce site d’implantation est d’une importance archéologique « flagrante ».
Un ensemble composé de gravures rupestres sur le chaos granitique, sous la forme de bassins et de signes gravés donne à ce site un rang quasi unique par son importance dans l’ensemble de la région Occitanie. « La présence d’un dolmen inédit et conservé intact, préservé de toutes fouilles anciennes et avec l’ensemble de ses composantes architecturales au cœur de l’emprise du projet éolien, donne à ce site une dimension patrimoniale et scientifique majeure qui dépasse largement l’intérêt régional ».
Le projet représente donc « le risque d’une potentielle destruction totale d’un site archéologique majeur, une perte irrémédiable d’informations scientifiques, et une atteinte au patrimoine culturel régional ».