« Un mépris, une insulte », c’est ainsi que Anthony Cortes, dans l’interview que nous publions, qualifie certaines décisions des pouvoirs publics à l’égard des territoires ruraux et de leurs habitants. L’acharnement avec lequel sont implantées les centrales éoliennes en est une illustration.
Journaliste à Marianne, Anthony Cortes, a suivi la crise des Gilets jaunes. Originaire d’un village des Pyrénées-Orientales, il connait cette « France périphérique » qui a crié son désespoir. Avec Le Réveil de la France oubliée (Éditions du Rocher 2021), Anthony Cortes décortique les raisons du malaise et raconte les exemples de renaissance rurale dans de nombreux territoires « qui tentent des choses, au niveau local ».
« J’ai ressenti un mélange de pessimisme et d’espoir. J’ai voulu comprendre, quand le mouvement est retombé, pourquoi le monde rural subissait un déclassement si désespérant et comment certains territoires tentaient de réagir et d’enrayer ce déclin. »
« Nos campagnes avaient échappé aux principaux affres d’une industrialisation subie, elles deviennent aujourd’hui la proie des promoteurs de l’éolien avec le soutien de l’autorité publique », écrit Bertrand Walter dans son plaidoyer pour le paysage. Il ajoute : « le paysage est un capital et en cela il est aussi un outil de développement économique directement générateur d’attractivité pour les territoires (…) et joue un rôle dans les dynamiques sociale et économique du développement local ».
Bertrand Walter est archéologue et président de la SERAP Société d’Etude et de Recherches Archéologiques sur le Paléolithique de la vallée de la Claize (Indre et Loire). Son article, « Le paysage : entre reconnaissance patrimoniale et objet politique » est publié dans Les Cahiers de la Poterne n°47 avril 2021, sur le site de la Société Archéologique de Preuilly-sur-Claise (37)
La lecture de ces deux textes vient renforcer nos convictions et affuter nos armes pour le combat inégal que nous continuerons à mener contre la brutalité d’orientations politiques portées par une vision productiviste coloriée d’écologisme, largement dictées par des intérêts exclusivement financiers. Car nous défendons dans nos territoires ruraux une véritable transition, à la fois sociale, par la solidarité et par des relations constructives entre élus et citoyens…, économique, favorisant les projets locaux, les circuits courts…, et écologique, avec l’agriculture biologique et les initiatives pour la biodiversité.