Lorsqu’ils déposent un projet qui porte atteinte à la biodiversité les promoteurs éoliens doivent demander l’avis du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) Cet avis n’est que consultatif, mais ils constituent des alertes répétées dans la zone la plus sensible pour les espèces volantes où sont concentrés les projets éoliens en Occitanie
Le collectif TNE a repris un certain nombre d’avis sur les projets éoliens en Occitanie depuis 2017. Malgré ces avis défavorables les préfet sont accordé leur autorisation. Ces avis défavorables de cette agence indépendante nous confirment dans notre opposition au développement de l’éolien industriel dans nos territoires ruraux.
Etant précisé que les nombreux projets situés sur ce même axe nord-sud suivant les zones de haute et moyenne montagne qui n’ont pas fait l’objet d’une demande de dérogation à l’interdiction de détruire des espèces protégées n’ont pas bénéficié d’un avis du CNPN, parce que celui-ci n’a pas été saisi.
- Dans l’Aveyron à Saint Saturnin-de-Lenne et Tauriac de Camarès, les projets menacent un véritable réservoir de biodiversité, des couloirs de migration traversent le champ des éoliennes et même si les méthodes de prévention par des moyens jugés astucieux et prometteurs (dispositifs Bird sentinel ou safe Wind…) étaient mis en œuvre ils n’ont pas encore fait leur preuve à ce jour …
- à Arnac sur Dourdou vu l’importance du site choisi pour la biodiversité et le nombre de champs d’éoliennes à proximité, les effets cumulés de ces aménagements sont toujours mal appréciés et pas réellement pris en considération.
- Dans le Tarn, à Barre l’avis souligne les effets négatifs sur les populations de chiroptères et d’oiseaux déjà présents ; du fait des effets cumulés, les mesures compensatoires sont insuffisantes.
- À Murat sur Vèbre, autour de deux projets, le CNPN précise qu’ilne se positionne pas contre le développement éolien, mais la répétition de critiques assez similaires dans les projets éoliens répétés dans ce secteur à forts enjeux pose question quant aux intentions de conservation de la biodiversité et au respect (voire à la compréhension) de l’approche liée à la séquence ERC du pétitionnaire.Il incite fortement le pétitionnaire à l’abandon total de ce projet dans ce secteur et à considérer celui-ci comme incompatible à tout nouveau projet éolien.
- À Dourgne-Massaguel (Tarn) Le dossier totalise 80 espèces impactées, dont 47 oiseaux, 18 chiroptères, 5 amphibiens et 10 reptiles, ce qui montre l’intérêt écologique du site d’implantation des huit éoliennes.
- Dans l’Aude à Arfons (partie Montagne noire de l’Aude) le CNPN constate que le PNR du Haut-Languedoc dépasse très largement l’objectif national d’autonomie de production d’électricité à partir d’EnR. Le volume éolien actuel du PNR est en capacité d’alimenter tout le département du Tarn et la métropole de Montpellier. a
- Aux Martys, on dénombre 90 mâts en service, et 47 en projets (soit accordés ; soit en instruction) dans un rayon de 20 km. Il est évident de ce fait que les effets cumulés sont un point important dans l’analyse du dossier.
- Même type de critiques, pour les projets de repowering à Roquetaillade (partie nord des Corbières dans l’Aude), si le projet était nouveau, il n’aurait jamais été accepté par le CNPN eu égard à la proximité des aires de nidification des grands rapaces.
- Idem pour les Corbières Maritime (partie Sud de l’Aude) où le projet se situe sur un secteur à enjeux très forts pour la biodiversité, du fait d’être situé sur une voie de migration majeure en France et en Europe, à proximité des étangs littoraux de la Narbonnaise, dans les domaines vitaux d’espèces d’oiseaux, un “hot spot” de la biodiversité. /…
Dans l’Aude, nous surveillons aussi le projet de repowering de la centrale du Haut-Cabardès (Pradelles-Cabrespine-Castans) qui risque d’avoir un impact délétère sur la colonie de chiroptères du gouffre de Cabrespine, déjà en forte diminution depuis la mise en service des éoliennes il y a 15 ans. Les grands rapaces sont aussi concernés … comme les humains que nous sommes, habitants de ce territoire, par les nuisances acoustiques et visuelles qui seront accentuées par ce projet qui intègre également les 3 éoliennes de La Braquette autorisées en 2019 et encore non construites. Les communes se sont alliées pour refuser les très grandes hauteurs prévues par le porteur de projet et s’aligner sur ce qui existe sur le Parc Naturel régional soit 125 mètres en bout de pale, faute de rester à l’dentique (aujourd’hui 99 mètres). Le nombre de machines est également revu à la baisse.
Que dire du “repowering” accordé par les préfets de l’Hérault et du Tarn à la société CEPE du Haut Languedoc sur la commune de Cambon et Salvergue (34) avec un petit bout dans le Tarn : 23 éoliennes de 99m de haut remplacées par … 23 éoliennes de 125m de haut ! Ce qui revient notamment à augmenter de 98 % la surface de balayage des pales, passant d’environ 78 000 m² à environ 156 000 m² – soit plus de 15 hectares de pales en rotation rapide aggravant les risques déjà existants pour la faune volante…
Il faudra attaquer cet arrêté irresponsable, pris contre l’avis défavorable du Parc du Haut languedoc , en violation d’un prescription de sa charte, juridiquement opposable.