Parce que nous ne sommes pas des sauvages !

RÉPONSE A UN TRACT DISTRIBUÉ PAR DES ÉTUDIANTS EN COMMUNICATION DANS LES BOITES AUX LETTRES DES HABITANTS DES MONTS D’ARRÉE

Chers jeunes gens de TACT,

Vous venez de rendre visite aux habitants des Monts d’Arrée qui comprennent et connaissent si mal les véritables enjeux environnementaux. À tel point que vous venez leur vendre une stratégie d’intégration pour ces vertueuses machines industrielles dont vous voulez truffer le paysage.

Nous comprenons bien qu’il vous faut rentabiliser quelques années d’études, mais dans ce cas, puisque vous savez si bien ce qui est bon pour la planète, pourquoi ne pas commencer par poser vos indispensables machines à pognon dans vos friches industrielles nantaises et parisiennes, le long des 4 voies et des zones industrielles et commerciales qui sont déjà des «zones mortes» ?

S’il vous plaît, gardez-les pour vous et gardez avec, l’électricité supplémentaire dont vous avez besoin en abondance pour faire fonctionner vos véhicules et vos vies électriques.
Après une centrale nucléaire foireuse installée par vos aînés, vous tentez une fois encore de nous imposer une horreur industrielle complètement incongrue dans notre paysage.

Ne savez-vous pas qu’ici nous avons décidé de vivre au plus près de la nature ? Les gens des Monts d’Arrée ont en commun d’avoir un certain caractère dont on vous aura pourtant certainement déjà parlé.

Nous avons, habitants et élus, déjà refusé l’installation d’un parc éolien à Berrien il y a moins de 3 ans. Forgée par des conditions de vie simples mais riches et une solidarité naturelle, la détermination des habitants est, vous allez sans doute vous en rendre compte, très puissante.
Sur ce genre de projet nous avons déjà donné notre avis ! Et notre avis, c’est NON !

À votre petit questionnaire inutile je répondrais quand même ceci : Ici nous randonnons en paix oui, nous circulons à vélo aussi, mais surtout, nous vivons au quotidien dans un pays magnifique, sauvage, rude, boueux, généreux, festif, explosif… que nous cultivons et défendons sans faire de bruit. Et que des milliers de citadins en mal d’air respirable viennent visiter chaque année en amis.

Et vous, de vos villes gourmandes en tout, vous pensez pouvoir venir détruire la paix sociale en achetant une poignée de propriétaires vénaux ?

J’ai bien envie de reprendre un de vos magnifiques paragraphes :

« S’immerger dans le territoire de projet pour faire émerger les conditions de la bonne intégration du projet au territoire… » Topez-là mes amis ! Dans l’intérêt général, venez vous immerger chez nous, venez vous installer et vivre avec nous une vie simple, économe, sans artifice et surtout sans dénaturer partout les paysages dont vous semblez ignorer l’importance.

Vos sources d’inspiration me posent questions : Notre volonté de permettre à chacun de se forger un avis éclairé sur ces questions se nourrit de nos lectures, des podcasts que nous écoutons en allant au travail le matin, des séries que nous dévorons le soir dans notre canapé ou encore des chaînes Youtube dont nous ne ratons aucune nouvelle vidéo.

En effet, des sources d’inspirations bien écologiques … Pas un peu accrocs aux kilowatts quand même les gens de TACT ? 

Il est peut-être là le problème ? Où est votre relation concrète à la terre ? Qui met vraiment les mains dedans dans votre équipe ? Vous n’en parlez pas une seule fois…

Sachant (soyez honnêtes) que les éoliennes ne suffiront jamais à combler les énormes appétits en énergie des citadins plus malins, sachant surtout que la planète se réchauffe à très grande vitesse, n’auriez-vous pas plutôt intérêt à vite débrancher Youtube, sortir de votre canapé et vous mettre un peu en amitié avec les trop peu nombreux « provinciaux ruraux » qui font les bons produits ? 

Retrousser les manches pour faire pousser et fabriquer de bonnes choses, ça peut aussi être une bonne stratégie. Vous savez bien, pas de bras, pas de chocolat !

Allez, gardez la tête froide dans un monde qui se réchauffe !

Et bien à vous quand même (on n’est pas des sauvages)

Christelle Le G.

4 réflexions au sujet de “Parce que nous ne sommes pas des sauvages !”

  1. Autrefois, on appelait ceusses-là des mercenaires : l’article en rend compte.

    Cette agence Tact, nous avons déjà eu affaire à eux, en phase amont du projet de Durenque (12) : de petits gabarits intellectuels vivant de leurs formules toutes faites, pour tout dire des nulâtres.

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  2. Très bien dit. Ce sera repris sur le site que nous animons.
    Nous insistons sur le fait que cette société a besoin de beaucoup d’électricité parce qu’elle veut numériser à fond, robotiser, transhumaniser ; donc utiliser de plus en plus l'”intelligence” artificielle ; ce qui diminuera l’Homme et aboutira à la disparition de l’Humanité.
    Bravo à Christelle
    Pierre rose, habitant dans le Pas-de-Calais (62)

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  3. Bravo à Christelle le G pour sa lettre pertinente, pleine d’humanité et d’humour !
    Les petits esprits de TACT sont déjà des robots, ils rabâchent, répètent. Il suffit d’appuyer sur un bouton et le discours ultra formaté ressort comme en écho de leur médiocrité.

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  4. Bravo et merci, Christelle ! Comme votre message est clair, pertinent et combien il est bien senti et important. Il peut nous représenter nous tous ici les gens du PNR AUBRAC ( Aveyron, Cantal, Lozère) avec nos émotions, notre défiance grandissante. Le mot d’ordre ici: “restons vigilants”. Nous aussi sommes entrés en résistance. Vous avez tout notre soutien !
    Françoise Girard
    Association des Riverains du Bès

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