Alors que la charte du Parc naturel régional du Haut Languedoc fixe comme limite 300 éoliennes industrielles sur son territoire, et que l’on frôle ce plafond, un projet va quand même faire l’objet d’une enquête publique, a priori sur la période d’octobre/novembre 2023.
Sur le fragile massif du Puech, commune des Verreries de Moussans (34), 6 aérogénérateurs de 3MW et de 125 m de haut, sont portés par une filiale – au nom de « ferme éolienne » du Puech – du groupe allemand Volkswind, lui-même filiale de l’énergéticien suisse Axpo.
Quant aux terrains, 5 éoliennes sur 6 sont sur ceux d’un groupement forestier en liquidation : le jugement est définitif en absence d’appel. Cette situation juridique ne pouvait être ignorée par le promoteur éolien lors de sa demande d’autorisation environnementale en septembre 2019, et interroge sur la justification de la tenue d’une enquête publique. La préfecture en a pourtant été avertie.
Une majorité d’avis négatifs : Les Architectes des bâtiments de France en 2019, le Conseil national de protection de la nature en 2020, les communes de Saint Pons de Thomières et Courniou-les-Grottes, la majorité de la population des Verreries de Moussans, tous ont émis un avis défavorable.
IL FAUT DIRE QUE LE PROJET ACCUMULE LES DEFAUTS
- Impact sur la ressource en eau : Le site du Puech est composé de terrains schisteux en surface posés sur des calcaires (dolomie).
Ces terrains karstiques présentent un contexte géologique tout à fait particulier avec présence de failles, fissurations, effondrements qui d’une part permettent l’infiltration des eaux de surface vers les ressources en eaux souterraines et d’autre part les rendent particulièrement instables lors de construction d’ouvrage.
L’hydrogéologie très particulière de ce site, à cheval sur la ligne de partage des eaux entre bassins versants atlantique et méditerranéen, fait que toutes déstabilisations des failles et pollutions des ruissellements (laitance béton, hydrocarbures, fuites d’huile des rotors…) mettraient en péril la ressource en eau potable des communes de St Pons de Thomières et à terme celle de Courniou. - Impact sur la biodiversité : La localisation des éoliennes au milieu de divers couloirs migratoires et à proximité de zones protégées (en particulier l’aire de nourrissage de l’aigle royal) sera dévastatrice pour la faune concernée.
- Impact sur l’économie locale pastorale et touristique : La Métairie-neuve, élevage d’ovins et fabrication de produits laitiers, est située en contrebas direct du projet et les pâtures des brebis sont au pied des éoliennes projetées.
Les ondes électromagnétiques émises par les aérogénérateurs sont suspectées de générer chez les animaux différentes pathologies.
Sur le site classé de « la Grotte de la Devèze à la grotte du Lauzinas », la grotte de la Devèze à Courniou, la seule à être aménagée sur le territoire du Parc naturel régional du Haut Languedoc, accueille chaque année de nombreux touristes. Un environnement et des paysages naturels préservés assurent jusqu’à présent la qualité et l’exceptionnalité de ce site touristique. - Impact sur la qualité de vie des habitants : nuisances sonores et visuelles : Le massif du Puech est au centre d’un cirque montagneux délimité par les lignes de crête et sommets l’entourant qui sont tous d’altimétrie supérieure.
Ainsi, toute production de bruit sur le massif va se trouver amplifiée par ce cirque de résonnance vers les habitations des Verreries de Moussans et des hameaux d’Usclats.
De plus les habitants des villages vont ressentir un fort sentiment d’écrasement du fait de l’implantation des éoliennes : à proximité immédiate des habitation (515 m) et en surplomb de plus de 300 mètres.
Pour toutes ces raisons, l’association Protection Somail & Montagne Noire se mobilise contre ce projet industriel et informera la population de la période de l’enquête publique. Elle est soutenue par le collectif régional Toutes Nos Énergies-Occitanie Environnement.
Plus d’infos : Bruno Venant – protection.somail@orange.fr