Une trentaine de députés ont déposé une proposition de loi pour un développement responsable et durable de l’énergie éolienne. Après le rapport de la commission Aubert, c’est une nouvelle pierre dans le jardin des promoteurs éoliens, de leurs soutiens et des pouvoirs publics.
L’exposé des motifs – les paradoxes qu’il soulève – ne peut que nous satisfaire, puisqu’il reprend nombre de critiques que posent notre collectif et les associations d’Occitanie.
- Énergie intermittente, l’éolien est une des sources d’énergie les moins productives, et pourtant l’une des plus soutenues par l’État.
- Symboles de la transition énergétique, les éoliennes n’ont aucun impact sur les émissions de gaz à effet de serre, ayant la vocation de remplacer le nucléaire qui ne produit pas de CO2.
- Connoté positivement par les médias et le gouvernement, l’impact des éoliennes sur le cadre de vie, dans les campagnes, est d’une ampleur inédite.
- Malgré une apparente popularité, aucune autre industrie ne suscite autant de contestations judiciaires et sociales, qui se manifestent par un taux très élevé de recours.
- Si la France est bien placée en termes de puissance installée, les retombées industrielles, commerciales et en termes d’emploi sont très faibles.
Et surtout, l’article premier qui prévoit qu’ « un moratoire sur le lancement de nouveaux projets d’installations d’éoliennes est institué à compter de la promulgation de la présente loi pour une durée ne pouvant être inférieure à trois ans » justifie que nous soutenions cette proposition de loi. Trois ans sans nouveaux projets serait une remise en cause du processus industriel des éoliennes en France.
Il faut lire cette proposition avec attention, certains articles entrent en résonnance avec notre plateforme de revendications, fin des aides publiques à la filière éolienne, mise en concurrence des diverses technologies de production d’électricité, abrogation des tarifs d’achat garantis, application des règles de droit commun en matière de bruit, nécessité de respecter l’environnement, notamment les sols, les fonds marins, les paysages et la biodiversité ce qui fait écho à notre demande de respecter par-dessus tout la Charte de l’Environnement (loi constitutionnelle du 1er mars 2005).
D’autres nous semblent plus discutables, puisqu’ils entérinent le développement de l’éolien industriel et ne visent qu’à gommer les aspects les plus négatifs : répartition équitable de « l’indice d’effort éolien » entre les régions, harmonisation des retombées fiscales pour les communes d’où les éoliennes maritimes sont visibles…
Mais nous retiendrons avant tout les côtés positifs de cette proposition – soutenue par des députés de notre région – parce qu’elle remet en cause le soutien des pouvoirs publics aux lobbys éoliens