Billet d’humeur ….
Au départ il y a un harcèlement téléphonique par des employés de centres d’appel exotiques ou des robots qui me répètent à longueur de journée que j’ai droit à isoler ma maison pour un euro par la grâce d’une décision gouvernementale.
Ensuite il y a la curiosité de voir de quoi il retourne et l’acceptation de la proposition. Vient alors la mise en contact avec une société spécialisée dans l’isolation, Futura international, société ayant pignon sur rue, site web et capital conséquent.
Rendez-vous est pris à mon domicile au cours duquel il est prévu de faire le devis au vu du travail à réaliser et dans la foulée de réaliser le chantier.
Je dois préparer une feuille d’impôt, une pièce d’identité et une facture EDF.Le jour dit, survient un camion de location avec à son bord deux ouvriers moldaves et des dizaines de rouleaux de laine de verre fabriqués à Madrid par la société Ursa Iberica Aislantes.
Les ouvriers s’empressent de faire des photos du grenier pour établir le devis ; les envoient et reçoivent en retour sur leur imprimante portable le devis en question.
Surprise : plus de Futura international mais une société nommée My energy basée à Créteil, au capital de 1000 euros avec actionnaire unique et un seul employé. Le PDG très éclectique possède également d’autres sociétés au capital aussi léger qui œuvrent dans le commerce de détail, les activités scientifiques ou la location de biens immobiliers…Sur la fiche de contrôle du chantier, le tapon de My energy figure dans un encadré intitulé « cachet de l’entreprise de soufflage » alors qu’il s’agit de pose de laine de verre !
Le travail une fois effectué en moins de temps qu’il n’en a fallu pour remplir les papiers, je signe une attestation sur l’honneur comme quoi « je fournirais exclusivement à EDF l’ensemble des documents permettant de valoriser cette opération au titre du dispositif des certificats d’économie d’énergie » et « que je ne signerai pas, pour cette opération, d’attestation sur l’honneur semblable avec une autre personne morale ». On le voit la confiance règne entre EDF et ses clients.
Ainsi une idée de départ qui pouvait sembler bonne – faire contribuer les producteurs d’énergie aux économies – s’est transformée en un vaste business où tout le monde, y compris le bénéficiaire, fait semblant de croire à une opération qui en fait est bâclée.La maison est un peu mieux isolée mais sans réflexion sur la meilleure façon d’y arriver, personne ne contrôle le résultat, des intermédiaires en cascade se payent sur la bête, EDF remplit ses obligations sans y adhérer.
Post Scriptum : la gestion du registre national des certificats d’économie d’énergie, qui est aussi le lieu où vous pouvez connaître le cours des CEE (Certificat d’Économie d’Énergie) – car ils se vendent comme des crédits carbone – a été confiée à une société baptisée Powernext elle-même filiale du European energy exchange. Powernext est dirigé par Jean-Pierre Goux par ailleurs président de l’Institut des Futurs Souhaitables… That’s all folks !!
Jean Pougnet – président de l’association Pechs et Garrigue (34)