Droit de rectification épisode 1

À grands coups d’arguments biaisés sur l’impact environnemental de l’éolien, ses partisans et profiteurs de la République font circuler des idées fausses. Ainsi de cet étonnant « Désintox en cinq points » émanant de Greenpeace.

Nous vous proposons 5 épisodes :

  1. Les éoliennes tuent-elles les oiseaux et chauves-souris ?
  2. Une éolienne fait moins de bruit qu’une conversation à voix basse.
  3. Non, la France ne sera pas recouverte d’éoliennes.
  4. Une éolienne, est-ce vraiment moche ?
  5. Non, on ne construit pas des éoliennes n’importe comment. 

(1) Les éoliennes tuent-elles les oiseaux et chauves-souris ? OUI !

GREENPEACECOLLECTIF TNE
Si certains parcs éoliens, généralement les plus anciens, peuvent en effet avoir une influence sur la biodiversité (altération des habitats, dérangement des espèces ou mortalité directe par collision), la réglementation actuelle est stricte : avant toute implantation d’éolienne, il est aujourd’hui obligatoire de réaliser une étude d’impact Les parcs les plus récents tuent eux aussi rapaces, vautours et chiroptères, cf. à Montfrech (Séverac, Aveyron) où un « arrêté préfectoral d’urgence à l’encontre de la société E… » du 24.12.2019 fait état de la destruction de trois vautours fauves, espèce protégée au titre de l’UIPN
Une étude d’impact ne garantit rien, car :
 – le BE réalisateur de l’étude n’est pas indépendant de l’opérateur qui le paye
 – les services instructeurs ne prennent pas suffisamment en compte la notion de continuité écologique ni les « aires d’influence biodiversité »
 – les études ne prennent pas en compte les évolutions des espèces et de leurs habitats 
puis de mettre en œuvre des mesures afin d’éviter, réduire et enfin compenser les éventuels impacts résiduels. Cette séquence éviter – réduire – compenser (ERC) est en réalité scandaleuse : elle n’est jamais « éviter », elle est parfois « réduire », elle est toujours « compenser », autrement dit elle se résout en des demandes de dérogation qui ne sont pas autre chose que des permis de tuer moyennant des compensations : c’est un achat des consciences par de l’argent.
L’objectif : zéro perte nette de biodiversité, voire un gain.« … zéro perte nette … » : est-ce que la réintroduction de charmantes mésanges peut compenser la perte d’un aigle de Bonelli ?
Une fois le parc éolien mis en service,
un suivi environnemental est
obligatoire afin de s’assurer de l’efficacité des mesures proposées.
Les suivis environnementaux sont insuffisants, quand bien même ils ont été prescrits dans l’autorisation, exemple à Montfrech (Aveyron) cité plus haut : l’arrêté préfectoral menace l’opérateur de sanctions s’il ne satisfait pas à ses engagements de suivi ornithologique.
Ces suivis devraient être réalisés par des BE indépendants des opérateurs. Trop souvent ils sont partiels et complaisants.
Une étude sur l’impact de l’éolien publiée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en 2017 montre que la mortalité des oiseaux due aux éoliennes est relativement faible lorsque les projets évitent les secteurs présentant de forts « enjeux avifaunes » (dans les zones Natura 2000 ou les espaces vitaux des rapaces, par exemple).« Relativement » faible : un mot flou
C’est oublier que de trop nombreux projets n’évitent pas ces secteurs;
« Plus de 2.200 unités d’énergie renouvelable sont en opération à travers le monde et 900 sont en construction. Ces infrastructures, ainsi que toutes celles qu’elles génèrent comme les routes et les activités humaines associées, ont un impact dévastateur sur les espaces naturels et sont totalement incompatibles avec les efforts de préservation de la biodiversité », s’alarme José Rehbein, principal auteur de l’étude et chercheur à l’université du Queensland en Australie. Le constat est particulièrement flagrant en Europe de l’Ouest, où plus de 1.200 centrales (soit près d’une sur quatre) sont construites sur des zones sensibles ou protégées. 
La LPO souligne également que les impacts des éoliennes sur les chauves-souris et les oiseaux peuvent être fortement limités par un choix judicieux du lieu d’implantation et par la mise en œuvre de « plans de bridage » (par exemple en programmant un ralentissement ou un arrêt des pales d’une éolienne aux « heures de pointe » de passage des oiseaux ou chauves-souris, ou en période migratoire…). La prise en compte de la biodiversité dans le développement et l’exploitation des parcs éoliens a donc nettement progressé et continue de mobiliser l’attention de la LPO qui travaille sur ces questions avec le ministère de l’Ecologie, l’Ademe et les représentants de la filière éolienne dans le cadre du programme Eolien et biodiversité.Sur les limites techniques des « plans de bridage », voir ci-dessus les propos publics du directeur général de la LPO-Aveyron lors du débat public de Rullac le 27 août 2019 a exprimé à la Secrétaire d’Etat Mme Wargon : … il existe des carences de l’évaluation d’impact des éoliennes sur la faune volante. Les dispositifs techniques ça ne marche pas … tout tend à prouver que la mortalité est forte surtout quand des éoliennes ont été implantées là où elles n’auraient jamais dû l’être.
Il faut toujours Eviter plutôt que Réduire ou Compenser.

À SUIVRE… Prochain épisode : Une éolienne fait moins de bruit qu’une conversation à voix basse.

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