Le débat parlementaire préparée par le travail en commission dont Bruno Ladsous s’est fait l’écho a eu lieu le 3 décembre. La séance était consacrée aussi à la proposition de création d’une carte vitale biométrique. Il faut donc démarrer l’écoute à 1.03 pour suivre le débat sur le développement raisonné de l’éolien.
Sur un sujet que nous connaissons bien, il est instructif de suivre le détail des argumentations des uns et des autres. Pas de suspense, le gouvernement a utilisé un artifice de procédure pour éviter tout débat : il leur suffit de proposer un amendement demandant la suppression de la loi, la majorité vote et le tour est joué… aucun débat sur les différents éléments de la proposition de loi.
Mais le débat général n’est pas inutile :
- il permet de rappeler les principales nuisances de l’éolien (sonores et infra-sonores),
- les atteintes paysagères,
- le coût exorbitant de ce mode de production,
- l’absence de planification nationale (et donc l’anarchie du déploiement des centrales éoliennes),
- les limites d’une source d’énergie intermittente et non pilotable.
Il a été aussi l’occasion d’évoquer les conséquences environnementales, la face cachée de l’éolien industriel consommateur de métaux rares, pales non recyclables… Même si peu a été dit sur les menaces concernant la biodiversité (mortalité des oiseaux et des chauves-souris), la déforestation et l’artificialisation des sols.
Plus important peut-être, la discussion parlementaire amène certains partis à évoluer ; et même si tous n’auront pas soutenu la proposition de loi, certains auront été sensibles à plusieurs arguments : le manque d’écoute des citoyens et la nécessité d’une plus grande démocratie citoyenne, associant élus et associations; l’impérieux besoin de limiter l’emprise des groupes privés qui démarchent et font pression sur les collectivités locales.
Dans ce débat, on ne peut que regretter que les différents parlementaires se soient focalisés sur les avantages et les inconvénients des différents modes de production de l’électricité sans jamais s’interroger sur les limites de nos modes de consommation. L’idée même de ralentissement ou de sobriété énergétique n’a jamais été évoqués…
Du côté gouvernemental, quelques lueurs…
- Reconnaissance d’une grande inégalité de répartition des éoliennes, les régions Hauts de France et Grand Est étant le plus citées ;
- Rappel de l’arrêté du 22 juin 2020 qui comporte quelques avancées en matière d’obligation de recyclage et d’excavation totale des fondations, obligations qu’il faut cependant relativiser puisque l’excavation totale peut faire l’objet d’une dérogation si l’opérateur apporte la preuve d’un bilan environnemental défavorable, bilan défavorable que les opérateurs pour le coup ne manqueront pas de présenter ;
- Annonce de ses arbitrages sur les sujets évoqués dans le groupe de travail « répartition de l’éolien » auquel nous avons participé… mais sans assurance à cette heure que nos demandes auront été prises en compte.
Mais la ministre a réaffirmé clairement son intention de poursuivre le programme d’implantation des éoliennes, quelles que soient les oppositions… et son refus de débattre….
Au final, il est important de continuer notre travail d’explication (auprès des citoyens et des élus), notre implication dans les instances où nous pouvons faire entendre la voix des territoires, de leurs habitants, de leur biodiversité.