La ville de Grenoble s’est engagée à produire une quantité d’énergie renouvelable équivalente à la consommation de sa population par le biais de la société d’économie mixte GEG (Gaz énergie Grenoble) où elle détient la majorité avec l’agglomération. Son partenaire à hauteur de 49% n’étant autre qu’Engie. Il s’agit de frapper un grand coup au moment où la ville va être capitale verte européenne.
Contrairement à ce que dit sa communication, les Grenoblois ne consommeront pas cette énergie « verte » car comme tous les Français raccordés au réseau national de l’électricité, ils utiliseront l’énergie produite par l’ensemble des centrales qu’elles soient à gaz, à charbon, nucléaires, hydroélectriques, éoliennes, photovoltaïques et j’en passe.
Le but n’est pas de décrire une réalité mais de faire passer un message : 100% renouvelable c’est possible.
Malheureusement pour produire cette énergie « verte », il faut de la place et des conditions favorables. L’agglomération ou même l’Isère peuvent produire de l’hydroélectricité mais le potentiel est saturé donc il faut chercher ailleurs.
Pour l’éolien cela ne semble pas vraiment favorable, la grande région Auvergne Rhône Alpes a une puissance installée trois fois inférieure à l’Occitanie et elle est essentiellement à l’Ouest. Quasiment rien en Isère.
Alors, l’idée surgit : pourquoi ne pas implanter ou acheter des centrales éoliennes ailleurs, en Occitanie par exemple, à Rivesaltes ou à Verrières à lisière de l’A75 près de Millau ? (1)
Pour ce village de l’Aveyron, pas de souci car la commune investit dans le projet, c’est donc suivant la novlangue en vigueur un projet citoyen (2). Il faut dire que ses habitants ne verront pas les géants de 180 mètres, ils sont masqués par une colline, ce sont ceux de Compeyre et de Paulhe, de l’autre côté de la vallée, qui seront aux premières loges, eux et beaucoup d’autres vu le gigantisme des machines. Les oiseaux ne seront pas oubliés, la MRAE note le fort impact attendu sur les couloirs migratoires.
Pour un objectif de communication, monsieur Piolle et sa municipalité vont donc porter atteinte à la biodiversité et au bien-être des habitants d’un territoire situé loin de chez eux.
Si les grandes métropoles de ce pays se mettent à vouloir devenir vertueuses en terme de « transition énergétique » en exportant leurs responsabilités – c’est à dire en allant produire toujours plus d’énergie ailleurs plutôt que de faire toutes les économies possibles chez elles – alors les territoires ruraux peuvent se faire du souci. Ce sont eux, une fois de plus, qui vont supporter les nuisances de cette soi-disant politique verte.
- l’enquête publique sur ce projet à Verrières est ouverte jusqu’au 30 juillet 2022
- le pétitionnaire est V’éol, société détenue par 3 actionnaires : commune de Verrières dont le maire est président à 50%, GEG ENR (Grenoble) 35% et Soleil du Midi 15%
- Pour déposer une observation, rendez vous sur le site de l’enquête publique.
Une délégation d’associations environnementalistes contre ce projet se rendra à la mairie de ce village, à partir de 10h le jeudi 21 juillet remettre leurs avis au commissaire-enquêteur. Les journalistes y sont invités.
VOTRE CONTACT PRESSE : Bruno Ladsous – 06 49 69 39 59 – ladsousbruno@gmail.com
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