Anticipant la loi d’exception annoncée, voici la Circulaire interministérielle du 16/9 adressée à tous les Préfets pour organiser l’état d’urgence gazier et… l’accélaration aveugle des projets EnR en cours.
En attendant la suite … voici le communiqué de presse du collectif TNE Occitanie Environnement
L’État facilitateur (sic) vient de publier une instruction aux DREAL et Préfets résolument injonctive. Cette circulaire du 16/09/22 sous couvert d’urgence leur demande de « mettre en place toutes les actions requises » pour accélérer le traitement des projets d’énergies renouvelables.
- Elle vient heurter de plein fouet toutes les démarches antérieures de concertation et les quelques avancées obtenues par les citoyens et leurs associations en réaction au forcing des industriels de l’énergie.
- Elle invoque la guerre d’Ukraine comme motif principal des problèmes énergétiques du pays, alors que nul n’ignore qu’ils étaient prévisibles de longue date.
- Elle ignore les considérables menaces qui pèsent sur la biodiversité et sur la ressource en eau, principalement liée aux mauvais traitements subis par les sols et les espaces naturels.
- Elle donne champ libre aux opérateurs industriels invités à collaborer directement avec les services chargés d’instruire leurs dossiers et de les contrôler, ce qui résonne grave.
- Elle dénie aux associations environnementales et aux citoyens leur place dans le débat environnemental et énergétique.
- Elle place les fonctionnaires des DREAL en situation de conflit de loyauté entre des engagements pris précédemment sur la concertation et des injonctions autoritaires visant à tout permettre.
- Quant aux élus locaux, ils se voient pratiquement contraints d’aligner leurs positions sur celles de l’État qui prétend normaliser les objectifs des schémas régionaux (SRADDET) et imposer des modifications aux Plans locaux d’urbanisme.
Pourtant, il n’y a aucune urgence : la seule urgence porte sur la réduction des gaspillages de l’énergie et sur l’efficacité énergétique. Dès lors, cette collusion entre le ministère et la filière des EnR interroge les citoyens et la représentation nationale.
A quand une circulaire sur la seule véritable urgence : la mise en oeuvre effective des mesures d’économies d’énergie, bonnes pour les ménages comme pour la collectivité ?
Le collectif Toutes Nos Énergies – Occitanie Environnement mobilise ses associations et prend les contacts nécessaires – en particulier avec les élus locaux opposés au déploiement anarchique de l’éolien industriel – pour faire connaître notre opposition ferme à cette circulaire et à la loi d’accélération qu’elle prépare.
Bonjour,
je ne suis pas d’accord avec cette conclusion de la prise de position de TNE :
« À quand une circulaire sur la seule véritable urgence : la mise en oeuvre effective des mesures d’économies d’énergie, bonnes pour les ménages comme pour la collectivité ? »
La circulaire préconise ceci en page 3 :
« -Réduire nos consommation énergétiques dès l’hiver à venir, avec l’objectif d’une baisse de 10% d’ici deux ans.. »
TNE serait-il en accord avec cela, alors que, de toutes façons, les prix de l’électricité et du gaz vont obliger tout le monde, particuliers, artisans et industriels à baisser sa consommation.
Les citoyens ne sont pas idiots. Alors qu’ils paient de plus en plus pour un accès à l’énergie qui était auparavant garanti à un prix accessible au plus grand nombre, avant « l’ouverture à la concurrence », ils feront des économies.
Pas forcément « bonnes » pour leur santé.
Comme moyen, le gouvernement écrit, à la ligne suivante :
« – Accélérer le développement des énergies renouvelables, car il s’agit du seul levier permettant d’avoir des capacités supplémentaires de production d’énergie décarbonées dès les prochains hivers. Les énergies renouvelables permettent de réduire notre consommation d’énergies fossiles… »
(je ne cite pas tout, j’ai la flemme de recopier, le copier-coller ne fonctionne pas).
Qui ignore aujourd’hui que les Energies renouvelables intermittentes supposent des centrales à charbon et/ou à gaz fonctionnant en parallèle pour suppléer leur intermittence ?
Donc des émissions de gaz à effet de serre en quantité !
Ne rien dire sur cet aspect de la circulaire, qui prétend que les EnRi sont décarbonées, ce serait grave.
A mon sens, la première urgence, c’est de dire les choses telles qu’elles sont.
A l’Atelier Anonymus, nous sommes toujours surpris que le gouvernement et les porteurs de projets éoliens oublient ou minimisent volontairement de graves effets et impacts des éoliennes sur l’environnement, l’agriculture et la santé publique, pour l’éolien terrestre et encore plus pour l’éolien en mer. Dans ces conditions, comment les études d’impacts pourraient-elles être honnêtes ? Comment les Avis de l’Autorité Environnementale pourraient-ils être complets et informer loyalement la population intéressée au débat public ?
Un loi d’accélération des ENR pour certaines de ses dispositions les plus importantes va impacter plus rapidement et plus massivement la biodiversité et les écosystèmes qui sont déjà « à bout de souffle ». Tout cela pour produire de l’énergie dont on ne peut garantir qu’elle sera consommée en France. C’est l’Allemagne qui est la grande gagnante. Le gouvernement français la joue contre sa propre popualtion. Réfléchissez pourquoi ?
Les arguments du gouvernement sont spécieux . il faut raisonner en puissance électrique et avoir constamment en tête ce principe: la puissance fournie par le réseau électrique doit être à tous moments égale à la puissance appelée par les consommateurs à 1% près sous peine de black-out.
Ce dont nous avons besoin, c’est donc d’une puissance totale de nos centrales électriques existantes qui soit garantie, c’est-à-dire disponible quelle que soit notre puissance consommée et à la même hauteur que celle-ci. Ce qui veut dire une puissance réglable à la demande (=mobilisable = pilotable) égale à la puissance maximale susceptible d’être appelée par les Français plus une bonne marge de sécurité. Cette puissance maximale est appelée lors des pics de consommation d’hiver. L’éolien, du fait de son intermittence, n’offre une garantie en France que d’environ 1% de sa puissance nominale, et 4 à 5 % seulement à l’échelle de l’Europe. Il est donc très insuffisant pour résoudre ce problème. Il en est de même du solaire PV, qui est absent au milieu de la nuit pour toute l’Europe.
CONCLUSION :
Ce que nous pouvons faire, c’est d’éviter de consommer de la puissance aux heures habituelles de pointes de consommation, et c’est ce qui est en train de s’organiser.
Et pour le reste, restaurer et même un peu augmenter notre puissance initiale en centrales à gaz et à charbon, ce qui serait plus rapide que de construire 12 GW de nucléaire supplémentaires.
Construire de l’éolien et du solaire PV n’a aucun intérêt dans cette affaire, sauf pour les capitalistes verts qui tirent les ficelles de nos marionnettes gouvernementales, car ils n’apporteront aucune puissance pilotable supplémentaire. Ils auront par contre besoin de puissance pilotable pour pouvoir fonctionner….
bonne soirée!
Bonjour,
Ecrire que nous avons besoin de puissance pilotable supplémentaire, c’est le bon sens.
Le faire avec des centrales à gaz ou à charbon supplémentaires, c’est très discutable.
Jusqu’à Greta Thunberg qui vient de déclarer qu’il vaut mieux le nucléaire que le charbon !
…
S’il s’agit de centrales à gaz destinées à surmonter quelques pointes de consommation inhabituelles, oui. C’est ce qui s’est déjà fait par le passé, quand le parc nucléaire couvrait largement nos besoins avec l’appui de l’hydroélectricité. Le bilan de la production en France était alors largement exportateur vers nos voisins européens.
S’il s’agit de centrales à gaz destinées à remplacer les centrales nucléaires, non.
La circulaire du 16 septembre 22 dit ceci :
« Afin de dégager toutes les marges de manœuvre pouvant l’être dans la perspective du
passage des hivers prochains, qui s’annonce particulièrement difficile, nous vous
demandons de créer et de présider personnellement une revue de projets destinée à
débloquer sans délai les dossiers en instance dans vos services. Nous vous demandons
également d’examiner, en lien avec les exploitants concernés, les moyens d’optimiser la
production électrique éolienne en allégeant les dispositions de bridage en période hivernale, au plus prés des enjeux environnementaux, dans le respect de la réglementation existante et en veillant à limiter les impacts sur la biodiversité et les riverains. »
Ainsi, il apparaît que « les hivers prochains » sont concernés.
Comment ne pas être frappé par l’irresponsabilité de gouvernants qui ont laissé pourrir la situation à ce point !
Il faut cesser de se bercer d’illusions : l’Allemagne nous exporte de plus en plus son électricité gavée au CO2, alors que nos centrales décarbonées sont à la peine.
Dire que l’Allemagne est gagnante, je ne sais pas : les citoyens allemands paient leur électricité extrêmement cher.
Par contre, les fournisseurs allemands d’électricité, privés de gaz, doutent de plus en plus de leur capacité à assurer l’approvisionnement européen en cas d’hiver rigoureux. Même avec leur charbon. Quand aux belges, ils semblent renoncer à la fermeture de leurs derniers réacteurs nucléaires…
Les centrales nucléaires françaises ne sont pas éternelles. Aucun plan sérieux et rapide de construction de nouvelles centrales n’a été arrêté à ce jour. EDF a été mise dans une situation de quasi faillite, avec l’Arenh en particulier, et les décisions gouvernementales récentes d’augmenter encore le volume de cet Arenh pour sauver les « fournisseurs alternatifs ». La guerre en Ukraine n’a rien à voir dans cette faillite.
La priorité est d’arrêter cette folie.
Si des économies sont à réaliser, c’est celle de tous les profits des concurrents d’EDF, dont la plupart ne sont pas producteurs, c’est celle des investissements à perte dans les EnRi (Energies renouvelables intermittentes, éolien et photovoltaïque essentiellement)
Continuer à planifier l’installation de nouvelles éoliennes géantes , de nouvelles usines photovoltaïques, comme si nous avions eu raison de le faire jusqu’à présent, est absurde.
Les fonds ainsi économisés pourraient aider à remettre en état les centrales nucléaires, à former de nouvelles générations de techniciens et d’ingénieurs de l’atome, à lancer la construction de nouveaux réacteurs, à reprendre les voies de recherche abandonnées sous des pressions politiciennes.
Dans la phrase citée plus haut de la circulaire effectivement scélérate, on voit que même les quelques mesures de sauvegarde de la biodiversité, comme les dispositions de bridage, passent à la trappe. Combien de projets éoliens ont-ils été validés au nom de ce type de dispositions ?
Encore une fois, les appels aux économies d’énergie sont poudre aux yeux : le prix du gaz et de l’électricité suffit et suffira à lui seul à contraindre aux économies.
Nous ne pouvons pas nous y associer sans nous disqualifier.