La semaine dernière nous alertions sur les enjeux du repowering. Nous voulions nous assurer que l’objectif qualitatif de réduire les impacts environnementaux prévale sur celui d’une augmentation quantitative de la puissance installée.
Un communiqué de presse de RES – un des acteurs majeurs du secteur éolien – remet les pendules à l’heure.
Le repowering c’est pour les propriétaires de centrales éoliennes, l’occasion de gagner encore plus d’argent. Il faut lire en entier l’interview de deux dirigeants de RES (anglais et français) mais voici quelques morceaux choisis.
Le repowering est l’occasion de faire des investissements rentables : L’acquisition en France d’un parc éolien «prêt à construire» est très coûteuse. L’un des avantages du repowering, pour les propriétaires, est d’utiliser l’emplacement d’un site déjà existant car cela offre un avantage financier considérable. Pour les propriétaires de parcs éoliens plus anciens, c’est une opportunité de réinvestir dans un nouvel actif, sans avoir à faire une acquisition.
Une occasion à ne pas rater : Un projet de repowering fort apportera un coup de pouce bienvenu à la plupart des portefeuilles d’investisseurs, donnant un meilleur rendement que la prolongation de la vie (des éoliennes !!) ».
Et RES sait faire : « Non seulement nous avons l’expertise nécessaire pour gérer les actifs et maximiser le retour sur investissement pour nos clients, nous avons également l’excellence technique pour maintenir et exploiter les actifs de tous âges. »
Ils sont très « fiers d’être une entreprise d’énergie renouvelable dédiée et axée sur le client, et comme RES est une multinationale, nous pouvons tirer parti de l’expérience d’autres régions et pays du monde ».
Nous nous en doutions : « RES est bien placé grâce à ses compétences et son expérience dans les trois domaines clés de la finance, des opérations et du développement ». Mais apparemment beaucoup moins compétent sur la préservation de la biodiversité, le respect de la qualité de vie des riverains, et la prise en compte de l’intérêt collectif.
TOUTES LES CITATIONS SONT EXTRAITES DU COMMUNIQUÉ DE RES
Pour comprendre les enjeux financiers énormes
En France, il y a 6 GW d’énergie éolienne terrestre qui seront retirés de l’obligation d’achat en France d’ici 2025, et 10 GW supplémentaires en 2030. (Ce qui représente plusieurs milliards d’euros sur 10 ans).
Car, avec le mécanisme du complément de rémunération, les propriétaires de centrales éoliennes bénéficient, au-delà du prix d’achat garanti, de conditions particulièrement avantageuses au regard du reste de l’industrie. Ce mécanisme permet par le biais du repowering de prolonger la durée des aides au-delà de la période de 15 ans du tarif d’achat initial. on repart sur une période de 20 ans sur le même site et avec un investissement bien moindre quelle que soit la situation.
« Avec le complément de rémunération, les exploitants sont protégés contre les faibles revenus de la vente directe et voient leurs investissements sécurisés » (Sur le site de Next, centrale virtuelle au service de la transition énergétique)
L’Etat (le contribuable) finance la différence entre le prix de marché et le tarif de référence et la CSPE (le contribuable usager de l’électricité) rembourse EdF. Le seul gagnant : le propriétaire du parc qui voit l’achat de sa production, quelle qu’elle soit, garantie et cette production payée à un prix qui ne peux pas être inférieur au tarif de référence, … quoi qu’il (nous) en coûte..!
merci pour cette information qui éclaire bien les enjeux financiers du repowering.
Même si, à priori, il n’y a pas de honte à gagner de l’argent, il faut bien constater que le repowering permet de prolonger l’effet d’aubaine dont bénéficient les propriétaires d’éoliennes géantes.
Au détriment du citoyen, des paysages, de la biodiversité…
C’est à priori moins toxique que la vente des armes, qui rapporte aussi beaucoup ; ce n’est pas pour autant nécessaire.