L’association Vent du Haut Ségala (Lot) contre les éoliennes de Saint Cirgues

Suite à l’installation d’un mât de mesures sur la commune de Lauresses, près de Latronquière, concernant un projet de 4 éoliennes, l’association « Vent du Haut Ségala » se mobilise contre le projet éolien envisagé sur le territoire. Voici le compte rendu de la réunion publique “L’éolien en Question”, qu’elle a organisée à Saint-Cirgues (46210), jeudi 3 novembre avec la participation de Sioux Berger. (voir la Dépêche)

Nous avons présenté la localisation du projet éolien de la société Cubico sur les communes de Saint-Cirgues et Lauresses sur deux secteurs à proximité de Gorses, Montet et Bouxal et Sabadel-Latronquière, affectant les habitants de cinq communes, son mat de mesure des vents de 80 m de haut à Lauresses sur la départementale D31 entre les deux hameaux Calméjane et La Croix de Malte, la règlementation française fixant depuis 2005 la distance minimale de 500 m entre habitation et éolienne, règlementation totalement obsolète très en retard sur l’Allemagne (1000 m) ou la Bavière (10 fois la hauteur de la machine).

La hauteur des machines en projet n’est pas officiellement connue; Cubico avait communiqué en 2021 sur des éoliennes de hauteur 150 m similaires à celles de la Luzette (Sousceyrac/Saint-Saury) mais lors des démarchages auprès des propriétaires, il était question de machines de puissance 4MW ce qui correspond à des modèles plus récents de hauteur 220 à 240 m. Si Cubico obtenait une autorisation d’ouverture du « parc », nous découvririons au moment de l’implantation la hauteur sélectionnée !! On peut penser, que le choix se porterait sur les machines les plus récentes de 220 à 240 m de hauteur.

Nous avons montré que le secteur Saint-Cirgues et Lauresses, n’est pas un territoire adapté à l’éolien industriel ainsi que tout le Haut Ségala du grand, au vu de plusieurs critères, mettant fortement en cause l’intérêt général de ces projets éoliens :

  • L’habitat extrêmement dispersé dans la campagne ne laisse que de très minces possibilités d’implantation d’éoliennes industrielles au prix d’un impact important sur un très grand nombre d’habitations alentour.
  • Les cartes météo-France d’estimation de vitesse de vent à une altitude de 50 m (2012) ainsi qu’à 160 m (2021) confirme que le secteur est parmi les moins ventés de France.
  • Le relief accidenté des secteurs envisagés, renchérit fortement le coût d’implantation et de raccordement des machines. Monsieur Jourdain de la société Site à Watt, acquis à la cause éolienne, mandaté en 2015 pour étudier la faisabilité d’un parc éolien sur le territoire de l’ancienne com.com du Haut Ségala avait rendu des conclusions extrêmement réservées sur la viabilité de ces implantations.
  • La protection de la biodiversité ne serait pas assurée. L’étude d’impact règlementaire effectuée par Cubico a relevé la présence de Chauves-souris et de Milan Royaux, deux espèces protégées. Par ailleurs les quelques 1000 tonnes de bétons (voire plus) par éoliennes à implanter dans le sol, avec une faible probabilité qu’elles soient un jour totalement excavées, nuit à la qualité des sols et à la biodiversité (ceci est conforme au nouveau statut « industriel » que prendrait les terrains concernés).

Quels bénéfices pour le secteur Haut Ségala du Grand Figeac ? Malgré la non pertinence des projets, l’implantation d’éoliennes auraient des conséquences dramatiques sur l’économie locale; personne n’aimant vivre, s’installer ou passer ses vacances au pied d’éoliennes géantes, la perte d’attractivité du territoire ne peut que conduire à une désertification et désaffection des visiteurs avec des répercussions néfastes sur tous les emplois liés à la présence humaine permanente ou de passage sur le secteur tels que artisanat, commerce, services publics,services à la personne et tourisme, … Ils représentent 60% des emplois du Haut ségala. Il s’agit donc du sacrifice du territoire au profit de sociétés éoliennes en contradiction avec l’intérêt général.

À cela s’ajoutent la mise en danger de certains élevages (voir plus bas) et évidemment la perte des valeurs immobilières de 20% jusqu’à une impossibilité de vendre, selon l’éloignement, la covisibilité des éoliennes et les extensions prévisibles de « parcs ».

Les répercussions des « parcs » éoliens sur la santé ont ensuite été évoquées, se traduisant selon les riverains par différents troubles connus sous le nom de « syndrome éolien ». Nous avons précisé que ce syndrome éolien, longtemps nié par les promoteurs, a été reconnu par la justice. La Cour d’Appel de Toulouse du 8 juin 2021 a condamné les exploitants d’un parc éolien à indemniser (128 000 €) un couple qui a été obligé de déménager suites aux troubles provoqués par la proximité d’éoliennes (la plus proche à 700 m et d’autres à 1300 m), fatigue, maux de tête, vertiges, nausées, troubles du sommeil, anomalies cardiaque ? Ces symptômes ont disparu suite à leur déménagement. La cour a reconnu que ce couple avait subi le « syndrome des éoliennes » qui constitue un trouble anormal de voisinage.

Notre invitée, madame Sioux Berger a ensuite donné une conférence très intéressante concernant l’enquête qu’elle a menée auprès des éleveurs dont les bêtes sont en souffrance autour de parcs éoliens ainsi qu’auprès des riverains. Elle a recueilli des témoignages dans toute la France, tels qu’à Puceul en Loire atlantique, en Bretagne, dans le Nord, dans la Sarthe, dans le Cantal à proximité du parc de la Luzette et bien d’autres encore.

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Le livre sur les énergies renouvelables (l’énergie hydroélectrique)

Une étape supplémentaire de la publication en ligne de l’ouvrage consacré aux énergies renouvelables. Rédigé par la commission énergie du collectif Toutes Nos Énergies – Occitanie Environnement, il est coordonné par Marcel Caron.
Plusieurs d’entre vous ont déjà fait des remarques et des commentaires. Merci de votre intérêt et de vos suggestions. Les auteurs en tiendront compte et les intègreront dans la version finale.

Voici la deuxième partie du chapitre sur les énergies pilotables :  l’énergie hydroélectrique qui est perçue favorablement dans l’opinion qui se souvient peu des impacts sociaux et environnementaux du passé.  (PDF)

Chapitre 3 Les énergies renouvelables pilotables

2ième partie  L’énergie hydroélectrique

L’hydroélectricité est perçue favorablement dans l’opinion qui se souvient peu des impacts sociaux et environnementaux du passé. 

L’énergie hydroélectrique, ou hydroélectricité, est une énergie  renouvelable qui est issue de la conversion de l’énergie hydraulique en électricité. L’énergie cinétique du courant d’eau, naturel ou généré par la différence de niveau, est transformée en énergie mécanique par une turbine hydraulique, puis en énergie électrique (énergie finale) par une génératrice électrique synchrone.

En 2017, l’énergie hydroélectrique représentait 16,6 % de la production mondiale d’électricité ; elle possède de nombreux atouts : Cette  énergie renouvelable, d’un faible coût d’exploitation est responsable de la plus  faible émission de gaz à effet de serre de toutes les EnR ; la capacité de stockage de ses réservoirs permet de compenser les variations de la demande ainsi que celles des énergies intermittentes. Les installations hydroélectriques ne sont pas destinées à la seule production d’énergie mais permettent d’autres usages, tels que l’alimentation en eau potable, l’irrigation des terres agricoles ou la navigation marchande ou récréative.

Elles présentent toutefois des impacts sociaux et environnementaux à la construction  : déplacements de population, éventuellement inondations de terres agricoles, modifications des écosystèmes aquatique et terrestre, blocage des alluvions, etc… Et si les risques d’accidents sont minimes,  ils peuvent être très dangereux. D’autres inconvénients peuvent être  les conflits d’usages entre l’hydroélectricité et le tourisme nautique, ou la perte des possibilités d’irrigation en aval des barrages …

Ses formes de production principales :  

  • les centrales dites gravitaires, ainsi nommées car les apports d’eau dans leur réservoir ou leur prise d’eau sont essentiellement issus de cours d’eau par gravitation, telles que les centrales au fil de l’eau ou les centrales hydroélectriques de lac ;
  • les stations de transfert d’énergie par pompage (S-T-E-P), aussi connues sous l’appellation « centrales hydrauliques à réserve pompée » ou « centrale de pompage-turbinage », dans lesquelles des turbines réversibles pompent l’eau d’un bassin inférieur vers un bassin supérieur (pompage durant le creux de la demande à partir d’électricité produite par des équipements de base)… (NDLR : ce qui a pour avantage de rendre à nouveau l’eau disponible pour la production d’électricité).  Le pompage-turbinage peut aussi se faire dans des conduites séparées comme dans le cas d’espèce ci-dessous.
  • les usines marémotrices, qui utilisent l’énergie du mouvement des mers, qu’il s’agisse du flux alterné des marées (marémotrice au sens strict), des courants marins permanents (hydroliennes au sens strict) ou du mouvement des vagues.

La proportion d’énergie hydroélectrique produite est moindre que celle de la puissance installée (voir ci-dessous).

 Elle représente 16 % de la production électrique mondiale en 2015 (contre 20,9 % en 1973). Précisons aussi que pour la France, la production hydroélectrique atteint 63,8 TWh en 2012, soit 11,8% de la production totale d’électricité. En fin 2012, la puissance installée était de 25,4 GW, ce qui représente 20% des capacités électriques françaises.

La France s’est donné pour objectif (dans le cadre du Grenelle Environnement), d’accroître la production de 5 TWh d’ici à 2020 et d’augmenter les moyens de pointe de 3 000 MW. 

Objectifs quantitatifs et orientations fixés par la Programmation Plurianuelle de l’Énergie (PPE). 

  • Augmenter la capacité de production hydroélectrique de 500 à 750 MW et la production de 2 à 3 TWh d’ici 2023.
  • Préserver la capacité de flexibilité de l’hydroélectricité, essentielle pour contribuer à la flexibilité du système électrique et faciliter l’intégration de capacités accrues d’énergies renouvelables.
  • Évaluer les pertes de production liées aux actions de rétablissement de la continuité écologique et optimiser autant que possible la conciliation des enjeux de préservation des milieux et de production d’énergie renouvelable.
  • Relancer le développement de l’hydroélectricité par des appels d’offres réguliers et par l’optimisation des concessions existantes.
  • Engager d’ici 2023 des projets de stockage sous forme de STEP, en vue d’un développement de 1 à 2 GW de capacités entre 2025 et 2030. (Actuellement, en France, 5 GW existants) 

Ajoutons qu’en France, la production hydroélectrique représente 70% de la production d’électricité à partir de sources renouvelables. 

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La nature en otage…

Dans le dernier numéro de l’Oiseau Mag, une des publications de la LPO, son président, Allain Bougrain Dubourg, signe un éditorial d’une actualité brûlante. Le voici dans son intégralité, dans l’attente de vos commentaires et de vos réactions. “Les climatosceptiques sont à court d’arguments. L’été 2022 s’est imposé comme la vitrine des conséquences dramatiques du … Lire plus

Projet de loi sur les énergies renouvelables : la colère monte

Jeudi 13 octobre, au Palais des congrès de Mazamet, une conférence de presse a réuni les élus et les associations qui luttent pour la protection de l’environnement et la biodiversité autour  d’un projet de loi qui les inquiète.  Aux côtés de Françoise Marchand, Jean Pougnet et Jacques Biau, co-secrétaires du collectif Toutes Nos Energies/ Occitanie … Lire plus

Le livre sur les énergies renouvelables (la géothermie)

Cette semaine la publication en ligne de l’ouvrage consacré aux énergies renouvelables accélère. Marcel Caron qui coordonne ce livre, rédigé par la commission énergie du collectif Toutes Nos Énergies – Occitanie Environnement, nous propose deux parties du second chapitre. Plusieurs d’entre vous ont déjà fait des remarques et des commentaires. Merci de votre intérêt et de vos suggestions. Les auteurs en tiendront compte et les intègreront dans la version finale.

Voici la première partie du chapitre sur les énergies pilotables :  l’énergie géothermique qui offre de multiples possibilités ; elle est pourtant, aujourd’hui encore négligée, “ostracisée”, à tort, pensons-nous. (Ici en PDF)

Chapitre 3 Les énergies renouvelables pilotables

1ière partie : la géothermie

Qu’est ce que la géothermie?

La géothermie est une source d’énergie renouvelable capable de fournir du froid, de la chaleur  et de produire de l’électricité. Elle permet d’exploiter les calories  contenues dans le sol et le sous-sol, à plus ou moins grande profondeur.  Elle est inégalement  répandue  en France, et peu connue. Pour cette raison, elle mérite un traitement particulier.

Il s’agit de récupérer  la chaleur ou les thermies du sol ou du sous-sol  afin de l’utiliser à des fins diverses, l’électricité, mais surtout le chauffage, ainsi que l’eau chaude sanitaire et même le rafraîchissement, en été. Le lecteur sait sans doute que la température du sous-sol s’élève en fonction de la profondeur : en moyenne : + 3,3°C tous les – 100 m en France. C’est ce qu’on appelle le gradient géothermique. Cette chaleur est utilisable et a déjà été bien utilisée. C’est la seule forme d’énergie renouvelable pouvant assurer une production régulière 24h/24 et qui soit disponible à tout moment sans restriction. Son coût de fonctionnement peut concurrencer celui du gaz naturel, permettant aux pays de s’affranchir de leur dépendance aux importations de combustibles et d’accroître leur sécurité énergétique.

D’importantes réserves géothermiques, à des températures de 12 °C à 150 °C  sont disponibles en France. Elles sont tellement abondantes que l’exploitation des nappes par exemple, suffirait à couvrir la quasi-totalité des besoins calorifiques pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, soit d’économiser 40 millions de TEP par an.

En fait, il n’y a pas une géothermie, mais différents types de géothermies :

1 La géothermie profonde

On appelle géothermie profonde celle qui consiste à chercher la chaleur du sous-sol à des profondeurs variant de plus de 200m à plusieurs kms.  Comme on peut la récupérer directement à haute température, voire très haute température, elle peut produire de l’électricité (2 centrales en France produisant 102 GWh par an), ou, directement, de la chaleur pour des gros réseaux de chaleur (pour plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’immeubles d’un quartier ou d’une ville. Il existe  une soixantaine d’installations de ce type en France produisant 1650 GWh/an (voir ci-dessous), ainsi que d’autres à usage industriel ou agricole ou de loisirs (130 GWh/an). 

La géothermie de grande profondeur

La technologie EGS « Ehanced Geothermic System) mise au point à Soulz -les-Forêts, lieu d’expérimentation, d’études et de prospection, consiste à libérer les failles de leur dépôts minéraux à 1600 m environ de profondeur, pour relier, rétablir ou améliorer les différents réservoirs d’eau chaude du sous-sol. Ces failles, très propices à la géothermie profonde, sont situées le long du  rift européen qui va d’Oslo à Barcelone en passant par l’Alsace et les Cévennes (zone fracturées, fossés d’effondrement). Le potentiel de la géothermie profonde est considérable, mais son exploitation demande des investissements importants qui sont difficiles à rentabiliser, d’autant plus que la production d’électricité géothermique est la seule qui ne bénéficie pas de subventions depuis la dernière PPE (Programmation Pluri-annuelle de l’Energie)

Les réseaux de chaleur 

Des gisements importants de géothermie profonde existent sous les bassins sédimentaires et permettent de produire de la chaleur en grande quantité. Ainsi, dans la région parisienne, des centaines de milliers de logements sont chauffés depuis les années 1970 par des réseaux de chaleur. Grâce aux nappes présentes dans le sous-sol de la région, l’Île-de-France est dotée d’un des plus importants gisements en chaleur d’origine géothermique. C’est la raison pour laquelle elle compte la plupart des forages exploités, mis en service dans les années 80 pour la grande majorité. Aujourd’hui, cette technique connaît un nouvel essor :

À l’orée des années 2000, la commune d’Orly a été l’une des premières à envisager la possibilité de réaliser un nouveau « doublet géothermique » (en géothermie « sur nappe », il faut deux forages, voire trois : un puits d’extraction  est associé à un, ou deux, puits de réinjection.)

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